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Le Pakistan et le Bangladesh dénoncent l'inaction des pays riches face au climat

Un camp de déplacés au Pakistan, après les inondations meurtrières de l'été. [Keystone - AP Photo/Pervez Masih]
Le Pakistan et le Bangladesh dénoncent l'inaction des pays riches face au climat / Le Journal horaire / 44 sec. / le 24 septembre 2022
Tous deux très exposés au changement climatique et en premier lieu à la montée des eaux, le Pakistan et le Bangladesh exigent une responsabilisation des pays riches, dénonçant leur inaction et leurs promesses non tenues. Les deux pays lancent un appel pour sauver la planète.

Alors que le Pakistan a été frappé cet été par des inondations dévastatrices, le Premier ministre Shehbaz Sharif a relevé vendredi que son pays n'avait "jamais vu une telle illustration absolue et dévastatrice de l'impact du réchauffement climatique".

A la tribune de l'assemblée générale de l'ONU à New York, Shehbaz Sharif a ensuite lancé un appel désespéré à sauver la planète menacée par le dérèglement climatique. Le réchauffement est provoqué par les pays riches et frappe injustement ce pays pauvre, a-t-il déploré.

Le chef du gouvernement pakistanais a ajouté une sombre prédiction, prévenant la communauté internationale que cette "calamité" climatique due à des "pluies de mousson monstrueuses" n'était qu'un prélude à ce qui attend le reste du monde. "Une chose est très claire: ce qui s'est passé au Pakistan ne restera pas cantonné au Pakistan", a-t-il lancé.

Plus de 1600 morts depuis juin

D'après Shehbaz Sharif, "la définition même de la sécurité nationale a aujourd'hui changé et, à moins que les dirigeants mondiaux ne s'unissent et n'agissent maintenant sur un programme minimal, il n'y aura plus de terre pour y mener des guerres".

La nature va contre-attaquer et pour cela l'humanité n'est pas de taille

Shehbaz Sharif, Premier ministre pakistanais

"La nature va contre-attaquer et pour cela l'humanité n'est pas de taille", a prévenu le dirigeant de 71 ans, au pouvoir à Islamabad depuis avril.

Causées par des pluies de mousson diluviennes, les inondations ont recouvert un tiers du Pakistan, soit la superficie du Royaume-Uni, et provoqué la mort de près 1600 personnes depuis juin. Habitations, commerces, routes, ponts et récoltes agricoles ont été détruits. Islamabad a évalué ses pertes financières à 30 milliards de dollars, alors que sept millions de personnes ont été déplacées.

>> Revoir le reportage du 19h30 sur les inondations au Pakistan :

Au Pakistan 6,4 millions de personnes ont un besoin urgent d'aide humanitaire s'alarme l'OMS
Au Pakistan 6,4 millions de personnes ont un besoin urgent d'aide humanitaire s'alarme l'OMS / 19h30 / 2 min. / le 2 septembre 2022

>> Lire aussi : Au Pakistan, Antonio Guterres dit n'avoir "jamais vu un tel carnage climatique"

Les promesses non tenues des pays riches

Egalement en première ligne face à la montée des eaux, le Bangladesh dénonce aussi les promesses climatiques non tenues des pays riches. "Ils n'agissent pas. Ils parlent mais ils n'agissent pas", regrette la Première ministre Sheikh Hasina, ajoutant: "Ils sont responsables des dégâts" mais ne font rien, "c'est une tragédie".

Interrogée en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, la dirigeante estime que "les pays riches veulent simplement devenir plus riches et encore plus riches, ils ne s'embêtent pas avec les autres".

Les pays riches veulent simplement devenir plus riches et encore plus riches, ils ne s'embêtent pas avec les autres

Sheikh Hasina, Première ministre du Bangladesh

Comme la plus grande partie du monde en développement, le Bangladesh n'est pas responsable du réchauffement de la planète, qui a gagné près de 1,2 degré en moyenne depuis l'ère pré-industrielle, mais le subit de plein fouet. "Nous ne sommes pas des émetteurs (de gaz à effet de serre) mais nous sommes victimes de ces émissions et du réchauffement", martèle la Première ministre.

Face aux menaces qui augmentent, les gouvernements du Sud dénoncent régulièrement les vaines promesses des pays développés, notamment l'engagement non tenu de porter à 100 milliards de dollars par an en 2020 leur aide pour que les pays les plus pauvres puissent réduire leurs émissions et se préparer aux impacts.

boi avec afp

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