La télévision d'Etat a rapporté vendredi soir que le nombre de personnes décédées lors des récentes émeutes dans le pays est passé à 35 personnes. Mais le bilan risque d'être bien plus lourd, l'ONG d'opposition Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, faisant état d'au moins 50 morts dans la répression par les forces de sécurité des manifestations.
Dans la province de Guilan (nord), "739 émeutiers, dont 60 femmes, ont été arrêtés", a annoncé le chef de la police de la province, cité par l'agence Tasnim. De son côté, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), organisme de surveillance des médias basé aux Etats-Unis, a indiqué que 11 journalistes avaient été arrêtés en Iran depuis lundi.
La mort d'une jeune femme de 22 ans
C'est la mort d'une jeune femme il y a une semaine qui a mis le feu aux poudres en Iran. Mahsa Amini a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour "port de vêtements inappropriés" par la police chargée de faire respecter le strict code vestimentaire de la République islamique.
La jeune femme est décédée trois jours plus tard à l'hôpital et sa mort a déclenché des manifestations nocturnes dans les principales villes d'Iran, notamment la capitale Téhéran.
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Les autorités contestent
Vendredi soir, le ministre de l'Intérieur Ahmad Vahidi a de nouveau affirmé que Mahsa Amini n'avait pas été battue par les forces de l'ordre.
"Des rapports des services de surveillance ont été reçus, des témoins ont été interrogés, des vidéos ont été examinées, des avis médico-légaux ont été obtenus et il a été constaté qu'il n'y avait pas eu de coups" assénés à la jeune femme, a indiqué à la télévision Ahmad Vahidi, cité par les médias locaux.
Selon lui, le gouvernement iranien enquête "sur la cause de la mort de Mahsa Amini (mais) il faut attendre l'avis définitif du médecin-légiste, ce qui prend du temps".
Ahmad Vahidi a en outre critiqué "ceux qui ont pris des positions irresponsables, (...) et incité à la violence", les accusant de "suivre les Etats-Unis, les pays européens et les groupes anti-révolutionnaires".
Dans un communiqué publié samedi, le ministère de l'Intérieur a averti qu'il allait continuer à "faire face aux émeutes pour protéger les droits des citoyens en "respectant toutes les normes juridiques et islamique".
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"Effusions de sang"
Dans plusieurs villes d'Iran - un pays qui compte plus de 80 millions d'habitants à 90% chiites - des manifestants ont affronté les forces de sécurité, incendié des véhicules de police et scandé des slogans hostiles au pouvoir, selon des médias et des militants.
Après une marche de plusieurs milliers de personnes qui ont défilé en faveur du port obligatoire du voile, à l'appel des autorités, de nouvelles manifestations nocturnes ont eu lieu vendredi dans le pays, des vidéos en ligne montrant des scènes de violence à Téhéran et dans d'autres grandes villes parmi lesquelles Tabriz.
Certaines images montrent les forces de sécurité en train de tirer sur des manifestants non armés à Piranshahr, Mahabad et Urmia. Une de ces vidéos, partagée par IHR sur les réseaux sociaux, montre notamment un homme en uniforme militaire en train de tirer avec un fusil d'assaut AK-47 en direction de manifestants à Téhéran.
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Amnesty International, qui a appelé vendredi soir à "une action mondiale urgente pour mettre fin à la répression", a indiqué avoir réuni des preuves dans 20 villes à travers l'Iran mettant en évidence "un schéma... des forces de sécurité iraniennes tirant délibérément et illégalement à balles réelles sur des manifestants".
jfe avec agences
Levée de certaines interdictions par Washington
Les connexions internet sont toujours très perturbées en Iran avec le blocage de WhatsApp et Instagram.
Vendredi, Washington a annoncé la levée de certaines interdictions de commerce avec l'Iran, afin de permettre aux entreprises technologiques de fournir des plateformes et services permettant aux Iraniens d'accéder à internet.
Cette annonce intervient quelques jours après que le propriétaire de SpaceX, Elon Musk, a déclaré qu'il comptait demander une exemption aux sanctions contre l'Iran auprès de l'administration américaine afin d'y proposer les services de connexion à internet via sa constellation de satellites Starlink.
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