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Les autorités iraniennes n'auront "aucune indulgence" face aux manifestants

Les autorités iraniennes n'auront "aucune indulgence" face aux manifestants. [AFP - Morteza Nikoubazl]
Les autorités iraniennes n'auront "aucune indulgence" face aux manifestants / Le Journal horaire / 34 sec. / le 25 septembre 2022
Le chef du pouvoir judiciaire iranien a menacé dimanche de ne faire preuve d'"aucune indulgence" vis-à-vis des manifestants après dix jours de protestations dans tout le pays contre la mort d'une jeune femme détenue par la police des moeurs, qui ont coûté la vie à 41 personnes.

Le président Ebrahim Raïssi avait auparavant appelé les forces de l'ordre à agir "fermement contre ceux qui portent atteinte à la sécurité et la paix du pays et du peuple".

Le chef du pouvoir judiciaire a lui insisté sur "la nécessité d'agir sans aucune indulgence" envers les instigateurs des "émeutes", a rapporté le site Web Mizan Online.

Les manifestations ont commencé le 16 septembre, le jour du décès de Mahsa Amini arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour "port inapproprié de vêtements" dans la République islamique où le code vestimentaire pour les femmes est strict. Les autorités nient toute implication dans la mort de Mahsa Amini, 22 ans.

>> Lire à ce sujet : Au moins 35 morts et 700 arrestations lors des manifestations en Iran

Les manifestations les plus importantes depuis 2019

Ces manifestations sont les plus importantes en Iran depuis celles de novembre 2019, provoquées par la hausse des prix de l'essence, en pleine crise économique, qui avaient touché une centaine de villes et avaient été sévèrement réprimées (230 morts selon un bilan officiel, plus de 300 selon Amnesty International).

Elles sont marquées par des affrontements avec les forces de sécurité et par des slogans hostiles au pouvoir, selon médias et militants. Depuis plusieurs jours, des vidéos en ligne montrent des scènes de violence à Téhéran et dans d'autres grandes villes comme Tabriz (nord-ouest). Sur certaines, on voit les forces de sécurité tirer en direction des manifestants.

>> Voir le reportage du 19h30 :

En Iran, la population proteste contre les mollahs après la mort d’une jeune femme arrêtée par la police des mœurs
En Iran, la population proteste contre les mollahs après la mort d’une jeune femme arrêtée par la police des mœurs / 19h30 / 2 min. / le 20 septembre 2022

Selon un bilan officiel iranien non détaillé, incluant manifestants et forces de l'ordre, 41 personnes ont été tuées en dix jours de protestations. Mais le bilan pourrait être plus lourd, l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, faisant état d'au moins 57 manifestants tués.

"Violation flagrante de la liberté d'expression"

Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a de nouveau mis en cause les Etats-Unis, ennemi juré de Téhéran, dans les troubles, accusant Washington "de s'ingérer dans les affaires iraniennes (...) et de soutenir les émeutiers de manière provocative".

Les connexions internet sont toujours perturbées dimanche, avec le blocage de WhatsApp et Instagram. NetBlocks, un site basé à Londres qui observe les blocages d'internet à travers le monde, a également fait état de celui de Skype.

Une mesure qualifiée dimanche de "violation flagrante de la liberté d'expression" par le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, qui a dénoncé l'usage "généralisé et disproportionné de la force" contre les manifestants.

A l'étranger, des manifestations soutenant le mouvement en Iran ont eu lieu dans plusieurs pays samedi et dimanche. A Paris, la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour empêcher des milliers de personnes d'atteindre l'ambassade de la République islamique, alors qu'à Londres, cinq manifestants ont été arrêtés pour avoir "jeté des projectiles sur les agents" près de l'ambassade d'Iran.

afp/aps

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