Début septembre, le gouvernement du social-démocrate Olaf Scholz, au sein duquel siègent des écologistes, était déjà revenu sur la fermeture définitive de deux des trois réacteurs du pays prévue pour fin 2022.
Il s'agissait alors de les maintenir "en veille" jusqu'au printemps 2023 et de ne les utiliser qu'en dernier recours seulement, en cas de situation d'urgence énergétique.
Mais Berlin va désormais plus loin, affirmant que la situation chez son voisin français, qui a fait depuis toujours du nucléaire une source majeure de son approvisionnement, "n'était pas bonne et s'est considérablement détériorée les semaines passées".
Position difficile
Comme début septembre, c'est au ministre allemand de l'Economie, l'écologiste Robert Habeck, qu'est revenue la tâche d'annoncer cette décision.
Pour assurer l'approvisionnement énergétique en Allemagne, "la centrale Isar 2 (près de Munich) et celle de Neckarwestheim (sud-ouest) vont probablement rester branchées au premier trimestre 2023", en raison de "la situation en France plus mauvaise que prévue", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
"En tant que ministre responsable de la sécurité énergétique (...) je considère que c'est nécessaire", a ajouté Robert Habeck. Une position difficile car son parti, les Verts, s'est toujours battu contre l'atome dans un pays opposé depuis longue date à cette forme d'énergie.
Situation pire que prévu
Quelque 25 réacteurs - sur les 56 que compte le parc français - sont indisponibles en raison d'opérations de maintenance ou de problèmes de corrosion. EDF a promis leur redémarrage graduel d'ici à février.
Par conséquent, "il y a un manque de volumes d'électricité, que l'Allemagne compense en partie avec de l'électricité provenant de centrales au gaz", a expliqué le ministère de l'Economie à Berlin.
S'appuyant sur les scénarios électriques pour l'hiver, présentés par la France le 14 septembre, Robert Habeck a estimé que la situation était pire que ce qui était prévu jusqu'ici. Enfonçant le clou, il a affirmé que "par le passé, les affirmations de l'exploitant EDF s'étaient avérées souvent trop positives".
afp/asch