Le roi des échecs Magnus Carlsen accuse le jeune Hans Niemann de tricherie

La saga Carlsen-Niemann agite le monde des échecs depuis trois semaines: après une défaite contre l'Américain, le Norvégien de 31 ans avait pris la décision inaccoutumée de se retirer de la Sinquefield Cup, à Saint-Louis, aux Etats-Unis le 4 septembre.

En guise d'explication, il avait mis en ligne une vidéo de 2014 de José Mourinho, alors à la tête de l'équipe de football anglaise de Chelsea. "Je ne préfère pas parler. Si je parle, je vais avoir de gros ennuis", disait l'entraîneur portugais au cours d'une interview d'après-match, alors que son équipe venait de perdre, et que lui-même avait été exclu.

Rebelote le 19 septembre: dans un nouveau geste d'humeur, devant des commentateurs médusés, le quintuple champion du monde s'était abruptement retiré d'une partie contre Niemann après avoir joué un coup seulement lors du tournoi en ligne Julius Baer Generation Cup.

Progression fulgurante

Agé de 19 ans, Hans Niemann est un joueur qui connaît une progression fulgurante dans le monde des échecs mais qui a admis avoir triché dans le passé lors de parties en ligne. "C'était la plus grosse erreur de ma vie, j'ai honte", a-t-il reconnu. "Et j'en parle parce que je ne veux pas de malentendu ou de rumeurs: je n'ai jamais triché sur une partie en face à face", a insisté il y a trois semaines l'étoile montante du jeu d'intellect dans une vidéo Youtube.

Mais Magnus Carlsen ne l'entend pas de cette oreille. "Je crois que Niemann a triché plus, et plus récemment, qu'il ne l'a publiquement admis", a affirmé le Norvégien lundi dans un message publié sur son compte Twitter.

"Sa progression en face à face est inhabituelle", a-t-il ajouté, en s'épanchant ensuite sur l'aisance déconcertante avec laquelle l'Américain l'avait battu à la Sinquefield Cup alors qu'il jouait avec les noirs.

Banni d'une plateforme

Affirmant ne pas pouvoir tout déballer, Carlsen souligne que "ses gestes montrent clairement qu'(il) ne souhaite pas jouer aux échecs avec Niemann".

L'Agence France Presse a tenté, sans succès, de contacter Hans Niemann pour obtenir sa réaction. Début septembre, chess.com, la plus importante plateforme d'échecs en ligne, avait banni Niemann pour avoir triché sur le site.

ats/ami