"Il y a deux fuites côté suédois et deux fuites côté danois", a déclaré un responsable de l'autorité suédoise, précisant que les deux fuites côté suédois se trouvent "à proximité l'une de l'autre". Jusqu'ici les autorités des deux pays avaient fait état d'une fuite côté suédois et de deux fuites côté danois.
Les gardes-côtes suédois n'ont pas pu préciser dans l'immédiat pourquoi le signalement de cette nouvelle fuite n'a eu lieu que tardivement après les explosions. Mais les deux fuites côté suédois sont situées dans le même secteur, ont-ils indiqué.
La thèse du sabotage est hautement privilégiée pour expliquer les fuites spectaculaires des gazoducs Nord Stream I et II, une opération certes complexe mais nullement hors de portée d'une armée compétente, selon les experts. L'hypothèse de défaillances accidentelles simultanées semble écartée. Mais la méthode utilisée reste inconnue comme l'auteur présumé, objet de multiples conjectures.
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Accusée, la Russie pointe les Etats-Unis
Objet de tous les soupçons après ces sabotages présumés, la Russie a contre-attaqué mercredi. Le Parquet général russe a annoncé que les services de sécurité (FSB) ont ouvert une enquête pour "acte de terrorisme international". "La Fédération de Russie a subi un grave préjudice économique du fait de ces actes", a ajouté le Parquet.
La diplomatie russe a accusé implicitement les Etats-Unis, demandant des "réponses" au président américain Joe Biden sur l'implication de son pays. "Le président américain est obligé de répondre à la question de savoir si les États-Unis ont mis à exécution leur menace", a-t-elle lancé sur Telegram, en référence à une déclaration de Joe Biden début février qui affirmait que Washington "mettrait fin" à Nord Stream 2 si Moscou intervenait militairement en Ukraine.
La Maison Blanche a rétorqué qu'il était "ridicule" d'insinuer que les Etats-Unis pourraient avoir commis ces sabotages. "Nous savons tous que la Russie diffuse de la désinformation depuis longtemps et elle le fait à nouveau ici", a commenté la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
L'Ukraine a pour sa part dénoncé une "attaque terroriste planifiée" de la Russie "contre l'Europe". Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a aussitôt déclaré qu'il était "stupide et absurde" de soupçonner la Russie, et a souligné en retour "les énormes bénéfices réalisés par les fournisseurs américains de gaz naturel liquéfié, qui ont multiplié leurs approvisionnements sur le continent européen" depuis le début de la guerre en Ukraine.
Réunion du Conseil de sécurité vendredi
A la demande de Moscou, une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU se tiendra vendredi à New York. "La France, en tant que présidente du Conseil de sécurité, nous a informés que la Russie avait demandé une réunion sur les fuites de Nord Stream et que cette réunion était prévue vendredi", a déclaré la ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde.
La Suède et le Danemark ont été chargés de donner des informations aux membres du Conseil sur ces fuites survenues dans leurs zones économiques exclusives, a-t-elle précisé.
L'inspection des deux gazoducs endommagés ne pourra se faire avant une à deux semaines en raison des remous causés par le gaz, a dans tous les cas indiqué le ministre danois de la Défense Morten Bødskov.
Les fuites, qui ont suivi les explosions, identifiées depuis lundi au large de l'île danoise de Bornholm, entre le sud de la Suède et la Pologne, sont visibles à la surface avec de vastes bouillonnements. Selon les autorités danoises, plus de la moitié du gaz contenu dans les deux gazoducs s'est déjà échappé dans l'atmosphère.
boi avec afp