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Le passage de milliers de Russes vers la Géorgie se complique

A la frontière avec la Géorgie, manifestation contre les Russes fuyant la mobilisation
A la frontière avec la Géorgie, manifestation contre les Russes fuyant la mobilisation / L'actu en vidéo / 1 min. / le 29 septembre 2022
Files d'attentes géantes, bakchich à verser à la frontière et des restrictions à l'entrée dans certaines régions: les milliers de Russes qui tentent de passer la frontière géorgienne ne sont pas forcément les bienvenus. Certains vont jusqu'à manifester pour s'opposer à cette arrivée en masse.

"Poutine est un terroriste", "la Russie tue", pouvait-on lire, mercredi, sur des pancartes brandies par plusieurs dizaines de manifestants, qui agitaient également des drapeaux ukrainiens et géorgiens, près du poste frontalier de Kazbegui.

Alors que des dizaines de milliers de Russes continuent de fuir leur pays en direction de la Géorgie par crainte de la mobilisation, l'accueil sur place est plus que mitigé. Certains, comme le parti politique d'opposition pro-occidental Droa, organisateur de la manifestation, voient l'afflux de Russes vers ce pays du Caucase d'un mauvais oeil.

Selon les autorités géorgiennes, les entrées depuis la Russie ont pratiquement doublé ces derniers jours pour atteindre environ 10'000 traversées quotidiennes.

Un groupe de jeunes hommes russes traverse la frontière à Verkhniy Lars, en direction de la Géorgie, le mardi 27 septembre 2022. [KEYSTONE - ZURAB TSERTSVADZE]
Un groupe de jeunes hommes russes traverse la frontière à Verkhniy Lars, en direction de la Géorgie, le mardi 27 septembre 2022. [KEYSTONE - ZURAB TSERTSVADZE]

"L'ennemi"

Cette immigration, dont une première vague s'était produite après le début de l'invasion fin février, suscite des tensions dans la société géorgienne, où le souvenir d'une guerre éclair avec la Russie en 2008 reste vif.

L'Ossétie du Sud, région auto-proclamée indépendante, s'était retrouvée au coeur d'un conflit entre les deux pays. Les combats, qui n'avaient duré que cinq jours, avaient coûté la vie à 700 personnes.

>> Lire aussi : La région géorgienne d'Ossétie du Sud annule son référendum sur une intégration à la Russie

"Tout d'abord, les Russes ne sont pas nos amis, ils occupent 20% de notre territoire et ils sont nos ennemis", témoigne Giga Lemonjava, activiste politique qui manifestait ce mercredi.

"Cette arrivée incontrôlée et sans précédent de Russes pose des problèmes de sécurité pour la Géorgie", a déclaré Tamar Gvinianidzé, l'une des organisatrices.

"La frontière doit être fermée immédiatement parce que le gouvernement s'est montré incapable de gérer cette crise migratoire", a-t-elle ajouté, annonçant la tenue d'une autre manifestation dans les prochains jours.

Restrictions à l'entrée

Le nombre d'arrivées par la route en Géorgie pourrait toutefois baisser dès mercredi. De l'autre côté de la frontière, les autorités de la région russe d'Ossétie du Nord ont en effet annoncé des restrictions sur les entrées de véhicules venant d'ailleurs en Russie, une mesure visant à enrayer l'exode en Géorgie.

Selon Sergueï Méniaïlo, dirigeant de cette région, les touristes et les résidents sont toutefois exemptés de la mesure.

Une telle décision va rendre plus difficile le trajet entre Vladikavkaz, le chef-lieu de la région, et Tbilissi, la capitale géorgienne située à 200 km au sud où de nombreux Russes ont trouvé refuge depuis le début de l'intervention militaire du Kremlin en Ukraine.

L'exode est tel que les services de sécurité russes ont installé mardi un bureau de mobilisation "mobile" à la frontière avec la Géorgie, pour intercepter ceux qui chercheraient à échapper à l'armée.

De nombreux Russes redoutent désormais la fermeture des frontières. Ce jeudi, la Finlande a annoncé à son tour qu'elle n'acceptera plus les citoyens russes munis de visas de tourisme européen de l'espace Schengen, s'alignant ainsi avec la décision prise début septembre par la Pologne, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie.

doe avec agences

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