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Après les inondations au Pakistan, la crainte d'une crise sanitaire

Au Pakistan, les conditions sanitaires sont déplorables après les inondations. Les ONG redoutent une crise sanitaire
Au Pakistan, les conditions sanitaires sont déplorables après les inondations. Les ONG redoutent une crise sanitaire / 19h30 / 2 min. / le 29 septembre 2022
Les conditions sanitaires restent déplorables dans la province du Sind, dans le sud du Pakistan, après les inondations record de l'été. Sur place, l'inquiétude monte face au risque d'épidémies et de famine dans ces régions sinistrées.

Causées par des pluies de mousson diluviennes, à la force accrue par le réchauffement climatique selon les experts, les inondations avaient recouvert un tiers du Pakistan -soit la superficie du Royaume-Uni- et provoqué la mort de près de 1600 personnes depuis juin, selon le dernier bilan.

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En quelques semaines, des dizaines de millions de Pakistanaises et Pakistanais se sont retrouvés dans une extrême vulnérabilité, obligés de passer des jours et des nuits dans des abris de fortune, parfois les pieds dans l'eau, sans accès à l'eau potable ou à des sanitaires.

Eau insalubre

"Nous allons dans cette eau venue avec les inondations pour faire nos besoins. C'est aussi avec cette eau que nous nous lavons et que nous lavons notre linge. On n'a pas le choix", confie à la RTS Gul Mohammad Baloutch, un fermier dont l'habitation a été détruite par les flots. "Même si on lave nos vêtements avec du savon, ils ne deviennent pas propres. Notre corps sent mauvais et les maladies se répandent partout", ajoute cet homme rencontré dans le village de Butra, dans le sud du Pakistan.

Situé dans le district de Jamshoro, dans la province du Sind, la localité n'est accessible qu'en bateau et la population a dû se réfugier sur une butte pour échapper aux inondations. Mais les professionnels de la santé craignent une crise sanitaire à venir dans les prochaines semaines.

Nous sommes pauvres, donc là on doit choisir entre nourrir nos enfants ou bien les soigner

Zarina Baloutch

"Mes enfants sont déshydratés. Ils sont malades, ils vomissent. Mon fils a une diarrhée sévère. Ma fille a fait des convulsions hier. Elle est tombée inconsciente. On a dû louer un bateau pour l'emmener dans le centre-ville non inondé", s'alarme Zarina, l'épouse de Gul Mohammad Baloutch.

Chaque semaine, le couple achète pourtant de l'eau potable pour 100 roupies, soit 42 centimes, qu'il conserve dans un bidon. Mais cela ne suffit pas. "Pour cuisiner, on utilise l'eau des inondations. On sait que c'est mauvais, mais si on utilise l'eau potable pour cuisiner ou autre chose, ça ne nous durerait pas plus d'une journée et on n'aurait pas assez d'eau pour étancher notre soif."

Des consultations en hausse

A quelques mètres du village, l'hôpital a été inondé comme près de 1000 établissements de santé dans la province du Sind. En remplacement, des cliniques mobiles ont été installées.

Médecin dans un camp d'urgence du district de Sujawal, le docteur Din Muhammad voit défiler jusqu'à 300 patients par jour, en quête de consultations gratuites. "Les maladies qui augmentent sont les maladies de peau, la diarrhée, le paludisme, la pneumonie et il y aussi de plus en plus de cas de morsures de serpent", détaille-t-il pour la RTS.

Aux conditions de vie difficiles s'ajoutent une pénurie de nourriture et la menace d'une famine, car 80'000 hectares de terres cultivables ont été détruits dans le pays.

Reportage TV: Sonia Ghezali, au Pakistan

Adaptation web: jgal

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Opération de la Chaîne du Bonheur

Avec le soutien de la SSR, la Chaîne du Bonheur appelle à la solidarité envers la population pakistanaise. Les dons peuvent être effectués sur le site de l'organisation ou sur le compte postal 10-15000-6, mention "Inondations au Pakistan".

Avec cet argent, la Chaîne du Bonheur pourra mettre en oeuvre au plus vite des projets menés par ses partenaires, comme Helvetas ou Solidar Suisse, pour répondre aux besoins immédiats et dans la durée. Une fois que les personnes seront mises à l'abri, la priorité sera donnée à la prévention des risques sanitaires, à la distribution de nourriture et à l'accès à l'eau potable ainsi qu'aux biens de première nécessité.