Pour cette première journée de mobilisation interprofessionnelle depuis la rentrée, le cortège parisien, fort de plusieurs milliers de personnes (40'000 selon les organisateurs), s'est élancé peu après 14h00 de la place Denfert-Rochereau, en direction de la place de la Bastille. La banderole de tête proclamait: "Augmentation des salaires, minima sociaux, bourses et retraites, il est urgent d'agir!".
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a mis en avant "un premier avertissement au gouvernement et au patronat pour que s'engagent rapidement des négociations salariales" et pour signaler, "puisque c'est l'actualité" que les Français ne veulent "pas travailler plus longtemps".
"L'urgence sur les salaires ça devient vital pour pas mal de gens", a plaidé Murielle Guilbert (Solidaires), tandis que pour la FSU, premier syndicat de l'éducation, Benoît Teste a relevé une mobilisation notable des enseignants et dit sentir monter "une grande colère" de ne pas voir la question des salaires traitée à sa juste hauteur.
Plusieurs responsables politiques de gauche étaient présents, dont Fabien Roussel (PCF), Mathilde Panot (LFI), Olivier Faure (PS) ou encore Sandrine Rousseau (EELV).
Manifestations dans d'autres villes de France
Certaines pancartes filaient la métaphore culinaire: "Macron, donne-moi ton frigo", "mangeons les riches", "métro, boulot, pâtes à l'eau, caveau"... En chanson, sur l'air de "Voyage, voyage", certains tonnaient "Travaille, travaille, plus loin que l'âge de la retraite".
Dès la matinée, plusieurs milliers de personnes (4300 selon la police) avaient manifesté à Marseille, en présence de Jean-Luc Mélenchon (LFI), à Nantes, à Toulouse, à Caen, au Havre et encore à Rouen. A Besançon, elles étaient quelque 800 personnes, à Strasbourg plusieurs centaines et 500 à Belfort, selon la police. ) A La Réunion, environ un millier de personnes ont défilé dans les rues de Saint-Denis (nord de l'île) et à Saint-Pierre (sud).
De multiples grèves
Le ministère de l'Education nationale a fait état à la mi-journée d'un taux de grévistes de 11,01% chez les enseignants. Le Snes-FSU a revendiqué de son côté "30% de grévistes" dans les collèges et lycées. Pour le primaire, le Snuipp-FSU en a recensé 20%.
Côté transports, trois syndicats sur quatre, y compris la CFDT-Cheminots, avaient appelé à la grève à la SNCF. Des perturbations étaient signalées sur certaines lignes TGV Inoui, Intercités, Ouigo, TER, et Transilien en Ile-de-France.
Du côté de la RATP, où seule la CGT avait appelé à la grève, le trafic était perturbé sur le RER B ou les bus. Au mot d'ordre initial réclamant une hausse des rémunérations face à une inflation inédite (+5,9% en août), s'est ajouté le dossier des retraites.
ats/ther