"Les étudiants se préparaient à un examen lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser dans ce centre éducatif. Malheureusement, 19 personnes sont décédées et 27 autres ont été blessées", a déclaré vendredi Khalid Zadran, porte-parole de la police. Ce centre de formation prépare des étudiantes et étudiants, âgés de 18 ans et plus, à leurs examens d'entrée à l'université.
La Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a de son côté indiqué que selon les informations dont elle disposait, "au moins 24 personnes avaient été tuées et 36 blessées". Ces chiffres pourraient augmenter, a-t-elle prévenue. Le bilan s'est en effet alourdi par la suite, atteignant les 35 morts samedi matin.
Cet attentat, qui vise une fois encore le monde de l'éducation (voir encadré), s'est produit dans le quartier de Dasht-e-Barchi, dans l'ouest de Kaboul, une zone à prédominance musulmane chiite où vit la communauté minoritaire hazara, cible de certaines des attaques les plus meurtrières commises en Afghanistan.
En majorité des jeunes femmes
Des vidéos postées sur les médias sociaux et des photos publiées par les médias locaux montrent des victimes ensanglantées transportées depuis les lieux de l'explosion. La plupart de celles amenées dans les hôpitaux sont des femmes, a constaté un journaliste de l'Agence France Presse (AFP).
"Nous étions environ 600 (étudiants) dans la classe, mais la plupart des victimes sont des filles", a déclaré un étudiant dans un hôpital où il était soigné.
L'éducation est une question extrêmement sensible en Afghanistan, les talibans empêchant de nombreuses filles de reprendre l'enseignement secondaire. Le groupe État islamique, rival des talibans, s'oppose également à l'éducation des femmes et des filles.
Recherche de proches dans les hôpitaux
Des équipes de sécurité ont été déployées sur les lieux pendant que les familles affluaient dans les différents hôpitaux en pleurs, à la recherche de leurs proches.
Dans au moins une institution de soin, les talibans, qui sont revenus au pouvoir en août 2021, ont obligé les familles des victimes à quitter le site, craignant qu'une nouvelle attaque ne soit lancée au milieu de la foule.
Des listes de personnes décédées ou de blessées ont été accrochées à l'entrée des établissements hospitaliers où convergent les ambulances, a constaté l'AFP. "Nous ne l'avons pas trouvée ici", s'inquiétait une jeune femme en détresse, cherchant sa soeur âgée de 19 ans dans l'un d'eux. "Nous l'appelons mais elle ne répond pas", désespère la jeune femme.
afp/ami
Série d'attentats meurtriers
Le 20 avril dernier, au moins six personnes avaient été tuées et 24 blessées dans deux explosions ayant frappé une école pour garçons dans le quartier de Dasht-e-Barchi.
Celui-ci a été lourdement frappé ces dernières années et depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021 par plusieurs attaques revendiquées par l'EI-K, la branche régionale du groupe jihadiste Etat islamique, qui considère les hazaras comme hérétiques.
En mai 2021, une série d'explosions s'était également produite devant un établissement scolaire pour filles de ce même quartier, faisant 85 morts, en majorité des lycéennes, et plus de 300 blessés.
L'EI, qui avait déjà revendiqué un attentat en octobre 2020 contre un centre éducatif (24 morts) dans la même zone, est fortement soupçonné d'avoir mené cette attaque.
Des attaques de moindre ampleur, revendiquées par l'EI-K, ont encore eu lieu à Dasht-e-Barchi en novembre et décembre 2021.