Arrivé au pouvoir lors d'un coup d'Etat militaire, Prayut Chan-O-Cha, ancien chef de l'armée, avait été suspendu le mois dernier pendant que le tribunal examinait une plainte de l'opposition soutenant qu'il avait atteint la limite de son mandat.
"La Cour constitutionnelle a décidé à la majorité que le Premier ministre défendeur n'a pas atteint la limite de 8 ans", a déclaré le juge Punya Udchacon en lisant la décision prise à 6 voix contre 3, car "le début des fonctions de chef de gouvernement du défendeur est compté à partir du 6 avril 2017", soit la date d'entrée en vigueur de la Constitution, a justifié la Cour.
Vide juridique tranché en faveur de Prayut Chan-O-Cha
Son article 158 limite à huit années la durée du mandat du Premier ministre, mais le texte ne précise pas le point de départ du calcul, laissant un vide juridique que la Cour vient de trancher. Cette décision lui permet de rester jusqu'en 2025, si tant est qu'il conserve son poste lors du scrutin prévu au début de l'année prochaine.
Les autorités de Bangkok étaient en alerte pour de possibles troubles après cette décision, plusieurs groupes de manifestants ayant prévenu qu'ils descendraient dans les rues si la Cour donnait raison au Premier ministre.
En perte de vitesse dans les sondages
Agé de 68 ans, le principal intéressé a salué la décision sur sa page Facebook, ajoutant qu'il utiliserait le temps restant pour faire avancer les projets d'infrastructures. Après sa suspension provisoire, son adjoint Prawit Wongsuwan avait pris le relais en tant que Premier ministre intérimaire, Prayut Chan-O-Cha restant ministre de la Défense. Mais cet épisode lui a fait "perdre la face" aux yeux de l'opinion, a estimé Napisa Waitoolkiat, politologue de l'université Naresuan.
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Le Premier ministre et son parti, le Palang Pracharat, sont en perte de vitesse dans l'électorat, alors que les ménages souffrent de la faiblesse de l'économie thaïlandaise. Un sondage mené sur 2500 personnes début septembre a révélé que seules 10,5 % des personnes interrogées soutenaient son action. Il n'arrive qu'en quatrième position parmi les personnalités préférées pour le poste de Premier ministre.
ats/vic