Les autorités de l'Etat de Floride ont confirmé samedi dans la soirée un nouveau bilan de 44 victimes, la plupart par noyade et dans leur grande majorité des personnes âgées. Certains médias américains, dont NBC et CBS, ont recensé plus de 70 décès directement ou indirectement liés à la tempête.
Après avoir ravagé la Floride, Ian s'est dirigé vers la Caroline du Sud, où il a touché terre en début d'après-midi vendredi (heure locale) près de Georgetown en tant qu'ouragan de catégorie 1, accompagné par des vents soufflant jusqu'à 140 km/h, selon le Centre national des ouragans (NHC) basé à Miami.
Bien qu'il se soit ensuite affaibli en tempête post-tropicale (vents jusqu'à 110 km/h), ses trombes d'eau ont provoqué de soudaines inondations dans cet Etat et en Caroline du Nord, où certaines zones pourraient recevoir jusqu'à 20 cm de précipitations.
Ian devrait "continuer de s'affaiblir dans la nuit et se dissiper au-dessus de l'ouest de la Caroline du Nord ou de la Virginie tard demain", samedi, selon le Centre des ouragans
Appels à la prudence
Le président Joe Biden qui est attendu en Floride mercredi pour constater les dégâts a exhorté les habitants à écouter les appels à la prudence des autorités locales. En Caroline du Sud, elles avaient notamment pressé la population de ne pas conduire sur les routes envahies par les eaux.
"C'est une tempête dangereuse qui apportera des vents violents et beaucoup d'eau, mais le plus dangereux, ce sera l'erreur humaine. Soyez intelligents, prenez de bonnes décisions, prenez des nouvelles de vos proches et restez en sécurité", a tweeté le gouverneur de Caroline du Sud, Henry McMaster.
Bilan catastrophique
Quelque 575'000 foyers et commerces étaient déjà sans courant vendredi soir en Caroline du Sud, Caroline du Nord et Virginie, selon le site spécialisé PowerOutage.
En Floride, outre le lourd bilan humain, les dégâts matériels sont "historiques", le niveau atteint par la montée des eaux ayant été sans précédent, selon le gouverneur Ron DeSantis. Vendredi soir, plus de 1,4 million de clients y restaient privés d'électricité deux jours après le passage d'Ian, selon PowerOutage.
Dans cet Etat, "nous commençons tout juste à voir l'étendue des destructions", "susceptible de se classer parmi les pires" de l'histoire des Etats-Unis, a dit Joe Biden lors d'une allocution. "Il va falloir des mois, des années pour reconstruire", a-t-il déploré.
Selon de premières estimations, le passage de l'ouragan Ian pourrait coûter aux assureurs des dizaines de milliards de dollars et va peser sur la croissance américaine, en raison notamment des annulations de vols et des dégâts sur la production agricole.
Avant la Floride, Ian avait frappé Cuba, y faisant trois morts et d'importants dégâts et laissant là aussi de nombreux foyers sans électricité.
furr avec afp
Un rôle du réchauffement climatique?
Selon des scientifiques américains, les pluies liées à l'ouragan Ian ont été accrues d'au moins 10% en raison du changement climatique. Ces derniers se reposent sur une étude parue dans Nature Communications en avril de cette année.
"Le changement climatique n'a pas causé l'ouragan, mais il l'a rendu plus humide," a expliqué Michael Wehner, du Laboratoire National Lawrence Berkeley, dépendant du département fédéral américain de l'énergie, un des scientifiques ayant participé à cette étude.