Trois membres de sa commission du fair-play vont "former un groupe d'enquête" et pourront "consulter des experts extérieurs si nécessaire", pour éclaircir à la fois les allégations de Carlsen et le fait que Niemann ait admis avoir triché par le passé lors de parties en ligne, a expliqué jeudi soir la FIDE.
La saga Carlsen-Niemann secoue le monde des échecs depuis que le Norvégien de 31 ans s'est retiré de la Sinquefield Cup aux Etats-unis, le 4 septembre, laissant entendre que son adversaire avait triché avant de l'en accuser ouvertement ce lundi.
Des soupçons aux rumeurs
"Je crois que Niemann a triché davantage, et plus récemment, qu'il ne l'a publiquement admis", a affirmé Carlsen sur Twitter, jugeant "sa progression en face à face (...) inhabituelle" avant de s'épancher sur l'aisance déconcertante avec laquelle l'Américain l'avait battu à la Sinquefield Cup.
Les rumeurs se sont emballées sur une possible triche de la part de Hans Niemann. Certains ont imaginé une oreillette ou un objet connecté sous-cutané, voire un plug anal. Prudente, la Fédération internationale d'échecs n'a pas pris position entre les deux joueurs, mais affirme prendre la lutte contre la triche très au sérieux.
Aveux de tricherie par le passé
De son côté, Niemann, 19 ans, numéro 49 au classement mondial, a reconnu avoir triché en ligne à deux reprises, lorsqu'il avait 12 et 16 ans, mais a affirmé n'avoir jamais joué frauduleusement dans un match en face à face et être même prêt à jouer nu pour prouver son honnêteté.
"Dans le meilleur intérêt de la communauté des échecs, nous demandons au public de s'abstenir de toute spéculation sur les résultats et les sanctions potentielles jusqu'à ce que tous les faits disponibles soient examinés et que l'enquête soit menée à bien", a déclaré Salomeja Zaksaité, présidente de la commission du fair play de la FIDE, dans un communiqué.
Julien Furrer avec ats/afp
Le chessboxing s'invite à Paris
Samedi soir, au Cabaret sauvage à Paris, un tournoi de chessboxing attend plus de 800 spectateurs qui viendront assister au spectacle retransmis en direct sur la plateforme Twitch. Parmi elles, Enki Bilal, le parrain de la discipline, mais aussi des grands maîtres des échecs comme Maxime Vachier-Lagrave et Jules Moussard ou le président la Fédération française d'échecs Eloi Relange.
Les racines de la discipline remontent à 1992, lorsque l'auteur de BD français Enki Bilal invente pour son album "Froid équateur", dernier opus de la Trilogie Nikopol, un sport combinant force physique et intelligence avec la boxe et les échecs.
Puis un peu plus de dix ans plus tard, le sport fictif devient bien réel grâce à l'artiste néerlandais Iepe Rubingh, fan de l'univers futuriste du dessinateur, qui organise un premier combat et échafaude les règles officielles de la discipline.
Selon le règlement, un combat de chessboxing se décline en onze rounds de trois minutes alternant entre six rounds d'échecs et cinq rounds de boxe. Le combat se gagne généralement soit par KO, soit par échec et mat.
Avec le chessboxing, la frustration des échecs peut être évacuée par la boxe, expliquent certains pratiquants. Peut-être Magnus Carlsen et Hans Niemann y trouveront une manière de régler leurs litiges, ont lancé certains commentateurs.