Principalement d'origine danoise, un groupe de personnes souhaite faire la lumière sur les zones d'ombre accompagnant leur adoption. Il vient d'ailleurs d'envoyer une lettre à la présidence sud-coréenne, exposant ses revendications.
Des irrégularités persistent en effet sur l'adoption de personnes en Corée du Sud, impliquant notamment des fausses identités, des enfants faussement qualifiés d'orphelins ainsi que des violences psychologiques, physiques ou encore sexuelles.
Adoption d'enfants non-orphelins
Boonyoung Han a quitté les rues coréennes en 1974, alors qu'elle était âgée de trois mois. De nouveau installée dans son pays d'origine, elle aide d'autres adoptés à retracer leur parcours.
Elle souligne qu'un fil rouge apparaît lorsque leurs histoires sont comparées, car "tout le monde a été abandonné soit dans les escaliers ou dans les jeux pour enfants".
Les personnes qui parviennent à retrouver leurs origines malgré les tabous, l'absence de documents et les blocages administratifs peuvent découvrir qu'ils ont "des familles en vie" qui "n'ont pas compris ou consentis aux conséquences" de l'adoption internationale de leur enfant.
Internationalisation du projet
Boonyoung et les autres membres du groupe pour les droits des Danois coréens ont décidé de saisir la commission de la vérité et de la réconciliation, chargée d'enquêter sur les abus du régime autoritaire au pouvoir depuis la création du pays jusqu'au début des années 1990.
Initialement, seuls les Danois étaient mobilisés avant que le projet ne s'internationalise et atteigne en tout près de 300 dossiers, en provenance de six pays différents.
Connaître ses origines
Les personnes concernées envisagent désormais de porter plainte contre les deux principales agences d'adoptions en Corée du Sud au nom du droit à connaître ses origines.
Aucun dossier n'a été déposé pour le moment en provenance de la Suisse. Selon l'association Dongari, 1200 adoptés d'origine sud-coréenne vivent dans le pays.
Nicolas Rocca/mera