Dimanche, au premier tour de la présidentielle, Luiz Inacio Lula da Silva, icône de la gauche, a remporté 48% des voix, devant le président sortant d'extrême droite, à 43%, avec 6 millions de voix d'écart, selon des résultats officiels.
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Comme pour le Brexit ou l'élection de Donald Trump qu'ils n'avaient pas vu venir, les sondages se sont lourdement trompés: ils avaient promis à Lula une avance de 14 points dans les intentions de vote (50% contre 36%) et même, peut-être, une victoire dès le 1er tour.
La Bourse de Sao Paulo a salué ces résultats lundi avec une hausse de plus de 4% en matinée, alors que les milieux économiques, même avec des réserves, continuent de soutenir Jair Bolsonaro et ses politiques libérales.
Décevant pour Lula
Lula, pour qui ce résultat est très décevant, devait rencontrer dans l'après-midi son colistier de centre droit, l'ex-gouverneur Gerald Alckmin pour une "réunion de coordination de campagne" à Sao Paulo.
"Je peux vous dire que nous allons gagner cette élection. C'est juste une prolongation", a déclaré devant ses partisans le vieux lion de la politique brésilienne tard dimanche soir, tout de même visiblement affecté par cette déception électorale.
"Demain (lundi) je commence à faire campagne", a dit Lula, en promettant "plus de déplacements et d'autres meetings" à la rencontre des Brésiliens pour décrocher un 3e mandat le 30 octobre.
Il a dit attendre avec impatience "le débat en tête à tête" avec son adversaire, "pour voir s'il continuera de mentir".
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Le président Bolsonaro exultait sur son compte Twitter. "Contre tout et tous, nous avons eu plus de voix au 1er tour qu'en 2018, près de deux millions", écrit-il.
"Par la grâce de Dieu, jamais je n'ai perdu une élection et je sais que nous n'allons pas perdre cette fois-ci alors que la liberté du Brésil entier dépend de nous".
Troubles dans la rue
Les élections générales organisées au Brésil dimanche ont aussi été un succès inespéré pour les bolsonaristes aux postes de gouverneurs et au Congrès, surtout au Sénat, qui a vu l'arrivée d'une vague ultra-conservatrice. Des anciens ministres du gouvernement ont été élus.
"Nous allons voir un 2e tour radicalement polarisé", prévoit Bruna Santos, du Brazil institute, alors que le Brésil est déjà très fracturé après quatre ans de mandat Bolsonaro.
Pour Paulo Calmon, politiste de l'Université de Brasilia, "la course va être encore plus ouverte et promet une dispute acharnée" et "Bolsonaro maintient toutes ses chances de réélection".
"La partie pour le second tour va être dure", renchérit Marco Antonio Teixeira, de la fondation Getulio Vargas (FGV): "il n'y a que cinq points d'écart" entre Lula et Bolsonaro, "on va connaître une période très tendue".
Le revers de Lula accorde même à Bolsonaro "un mois supplémentaire pour provoquer des troubles dans les rues", estime pour sa part Guilherme Casaroes, de la Fondation Getulio Vargas. Il considère, lui aussi, que "les chances de Lula d'être élu sont nettement plus faibles".
"On ne peut pas exclure que Bolsonaro galvanise sa base et l'encourage à pourchasser les supporters de Lula", abonde M. Shifter, analyste de l'Inter-American Dialogue.
Entre les deux camps "il y a beaucoup de rancoeur, de haine et il ne serait pas surprenant que cela conduise à des troubles", alors que la campagne a déjà connu des violences.
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ats/kkub