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Julien Bayou attaque Sandrine Rousseau après des accusations d'harcèlement moral

Le secrétaire national du parti écologiste Europe-Ecologie Les Verts (EELV), Julien Bayou. [AFP - Yoan Valat / EPA]
L'écologiste français Julien Bayou nie les accusations contre lui et attaque Rousseau / Le 12h30 / 1 min. / le 4 octobre 2022
L'écologiste français Julien Bayou est passé mardi à l'attaque contre son accusatrice et collègue députée Sandrine Rousseau, qui "est allée trop loin" et confond "féminisme et maccarthysme", après deux semaines de silence suivant sa démission de la tête d'Europe Écologie-Les Verts (EELV).

"Il n'y a pas d'affaire Bayou. Il n'y a pas d'accusation. Il n'y a pas de fait sous-tendant les anathèmes que j'ai pu entendre", dit-il dans un entretien au Monde à propos des accusations de violence psychologique contre son ancienne compagne lancées par Sandrine Rousseau sur le plateau de France 5 le 19 septembre.

"Elle est allée trop loin. Et tout le monde le mesure", affirme-t-il. "Il ne faut pas confondre féminisme et maccarthysme". Le maccarthysme, "c'est dire "j'ai des listes d'hommes", c'est porter des accusations que vous ne pouvez contredire car il n'y a pas d'enquête", complète-t-il, rappelant avoir demandé à quatre reprises à être entendu par la cellule interne à EELV qui s'était auto-saisie, il y a plusieurs mois, après un mail de son ancienne compagne.

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Interrogé sur la révélation, dans un article de Libération, qu'il faisait l'objet d'une "mise sous surveillance" par un groupe de militantes féministes, il assure avoir "hésité à déposer une main courante" en 2019. "J'ai dû demander à une femme militante de cesser d'enquêter sur moi et surtout de colporter rumeurs et accusations sans preuves", précise-t-il.

Une cellule de crise décriée

"J'y vois une instrumentalisation en vue d'un règlement de comptes", résume-t-il. Offensif, le député de Paris assure qu'il reprendra dès mardi sa place sur le banc de l'Assemblée nationale, auprès de son groupe, dont il a été mis en retrait de la présidence. "Je suis investi d'un mandat, je compte bien le mener", prévient-il, à deux jours des journées parlementaires d'EELV prévues jeudi et vendredi à Strasbourg.

Lundi, ni lui ni Adrien Quatennens, député de La France insoumise visé par une enquête pour violences contre son épouse, n'ont siégé lors de la rentrée parlementaire.

Évoquant "un spectacle pathétique", un "dévoiement" du féminisme et une "croisade", Julien Bayou critique également le fonctionnement de la cellule interne de lutte contre les violences sexistes et sexuelles mise en place au sein d'EELV à la suite de l'affaire Baupin, dont Sandrine Rousseau a été l'une des victimes.

Cette cellule, au sein de laquelle siège l'une des femmes ayant surveillé Julien Bayou, et qui n'a pas entendu non plus jusqu'à présent l'ex-compagne de l'écologiste, est "nécessaire mais elle est fondamentalement insuffisante" et de plus elle "ne remplace pas la justice". "La sanction la plus grave qu'elle puisse prononcer est l'exclusion d'EELV. Elle ne peut prétendre ni dire le droit ni prononcer de réparation. Nous butons sur une impasse", estime-t-il.

Qui pour reprendre la tête du parti?

L'ancienne compagne du député a finalement demandé lundi à être entendue, "sous certaines conditions assurant la sécurité des témoignages".

Julien Bayou met également en doute l'efficacité d'une telle structure sur le cas du secrétaire national du parti: "Serais-je blanchi qu'on dirait qu'il y a eu collusion. Serais-je sanctionné, ce serait interprété comme un règlement de comptes avant le congrès" du parti en décembre, au cours duquel il devait laisser la place à la tête du parti.

Plusieurs motions sont pressenties, dont une menée par Marine Tondelier, proche de la ligne de Julien Bayou, et une autre par Mélissa Camara, proche, elle, de Sandrine Rousseau. Les deux divergent notamment sur la force des liens à conserver avec la Nupes, notamment dans le cadre des élections européennes de 2024.

Interrogé sur cette prise de parole de Julien Bayou, le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure a estimé sur franceinfo que Sandrine Rousseau "n'aurait pas dû se faire porte-parole d'une affaire dont elle ne connaît finalement pas grand-chose".

afp/iar

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