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Le succès des billets de train à 9 euros révèle les failles de la Deutsche Bahn

Le 9-Euro-Ticket a connu un succès fulgurant en Allemagne, provoquant des quais et des rames de train bondés.
L’immense succès des billets de trains à 9 euros révèle les failles de la Deutsche Bahn / Tout un monde / 5 min. / le 5 octobre 2022
L'introduction du ticket à 9 euros en Allemagne au début de l'été a mis en lumière plusieurs difficultés des chemins de fer allemands. Entre les chantiers sur les lignes et les trains vieillissants, les retards sont importants et le réseau ferroviaire semble être au bord de l'implosion.

La ponctualité des trains est le plus grand problème de la Deutsche Bahn: uniquement 70% des trains grandes lignes arrivent à l'heure. Le mois de juillet a connu un record avec 60% de retard sur les grandes lignes. Cela s'explique en partie par un réseau négligé depuis plusieurs décennies.

"Depuis la réforme de la Deutsche Bahn en 1994, 15% du réseau ont été fermés alors que dans le même temps les autoroutes et les routes nationales ont été développées massivement", explique Dirk Flege, le directeur de Allianz pro Schiene, une alliance d'organisations et d'entreprises qui veulent promouvoir le rail en Allemagne.

Un réseau dépassé

"Cette infrastructure ferroviaire diminuée doit faire face dans le même temps à une augmentation de 41% du trafic et de 83% du transport de marchandises par le rail. C'est une augmentation massive du transport ferroviaire avec un réseau réduit. Il faut renverser cette tendance. C'est pourquoi nous demandons qu'on réactive les tronçons qui ont été fermés", ajoute Dirk Flege.

Depuis la réforme de 1994, la Deutsche Bahn est une société par action détenue à 100% par l'Etat qui a épongé ses dettes et privatisé certaines lignes régionales. Longtemps présentée comme un modèle, cette réforme a surtout permis aux autorités allemandes de faire des économies grâce aux lignes fermées et le peu d'investissements sur le réseau.

Pour Martin Henke, le responsable du trafic ferroviaire à la fédération des entreprises de transports, il s'agit d'un phénomène sur le long terme qui a consisté à "faire de prétendues rationalisations, pas seulement sur le réseau ferré, mais en supprimant des aiguillages, des lignes de dépassements, des carrefours ferroviaires". "On a beaucoup plus de transports sur le rail, autant au niveau des passagers que des marchandises, avec, en plus, un nombre important de chantiers sur le réseau, ce qui limite encore plus les capacités", précise-t-il.

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Les trains à prix cassé, ça fonctionne vraiment? Et pour qui? [HENNING KAISER - DPA]HENNING KAISER - DPA
Les trains à prix cassé, ça fonctionne vraiment ? Et pour qui ? / Le Point J / 12 min. / le 12 septembre 2022

200 chantiers de rénovation

La Deutsche Bahn a annoncé au printemps dernier un vaste programme de rénovation avec plus de 200 chantiers sur tout le réseau. Huit tronçons parmi les plus fréquentés se trouvent dans une situation critique et la ligne Francfort-Mannheim sera même fermée à la circulation pour 5 mois en 2023.

Au-delà des effets néfastes sur le trafic passagers, les retombées économiques négatives sont importantes. "Le monde économique allemand pousse à utiliser le rail. La volonté est là mais souvent l'accès au rail est défaillant", souligne Dirk Flege.

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Propos recueillis par Blandine Milcent

Adaptation web: Andreia Portinha Saraiva

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L'Allemagne s'inquiète pour ses infrastructures après un sabotage ferroviaire

Plusieurs responsables allemands ont appelé dimanche, au lendemain d'un sabotage ferroviaire de grande ampleur, à renforcer la protection des grandes infrastructures nationales dans le contexte de la guerre en Ukraine, et évoqué la possibilité d'une responsabilité russe.

"Nous ne pouvons exclure que la Russie soit également derrière l'attaque contre la compagnie ferroviaire", a déclaré un responsable du parti écologiste allemand, membre de la coalition gouvernementale, Anton Hofreiter, en estimant que les récentes fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique portaient déjà "la trace du Kremlin".

Des avertissements?

"Peut-être que dans les deux cas il s'est agi d'avertissements car nous soutenons l'Ukraine", a ajouté le président de la commission de la chambre des députés pour les affaires européennes, dans une interview au groupe de presse Funke.

Il a appelé à débloquer 20 milliards d'euros pour mieux protéger les infrastructures critiques, renforcer la police et la sécurité informatique.