Avec la volonté de renouveler un pouvoir conservateur à la tête du pays depuis douze ans, Liz Truss a réaffirmé vouloir "en finir avec le cycle d'impôts élevés et faible croissance" et insisté sur son objectif de faire "croître l'économie britannique".
"Le statu quo n'est pas une option", a-t-elle insisté dans un discours introduit par un tube des années 1990, "Moving on up", qui parle de ras-le bol et de séparation sans retour.
Tentant de faire taire ceux qui dans ses rangs ne cachent pas leurs doutes, et se disant une nouvelle fois "prête à faire les choix difficiles", elle a insisté sur ses priorités: baisser les impôts, améliorer les services publics, en particulier la santé, et lutter contre l'immigration illégale.
A la tribune, elle s'en est prise à ce qu'elle a appelé la "coalition anti-croissance" regroupant partis d'opposition, syndicats et organisations écologistes, qui selon elle "préfèrent protester plutôt qu'agir".
Irruption de militants de Greenpeace
Interrompue brièvement par des militants de Greenpeace dénonçant la fin du moratoire sur la fracturation hydraulique, Liz Truss a longuement réaffirmé le soutien du Royaume-Uni à l'Ukraine dans sa guerre avec la Russie.
Elle a aussi défendu une nouvelle fois son approche budgétaire "responsable", alors que son "mini-budget" présenté le 23 septembre pour faire face à la crise du coût de la vie a été vivement critiqué pour ses baisses d'impôts financées par la dette, faisant chuter la livre.
Volte-face
Sous la pression de sa majorité, le gouvernement a renoncé lundi à supprimer la tranche d'imposition la plus élevée, une volte-face qui a affaibli Liz Truss, en créant le doute sur sa capacité à garder le cap.
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Invité dans Forum, Paul Thomson, vice-président de la section parisienne du parti conservateur britannique, estime que la Première ministre a plutôt bien géré ce revirement. "Liz Truss n'a pas du tout indiqué qu'il y avait une erreur dans le principe. Ce recul était purement tactique. D'ailleurs, elle n'a pas exclu de revenir à la charge ultérieurement. Mais ça ne sera pas pour demain matin."
14% d'opinions favorables
Ce discours suffira-t-il à réaffirmer l'autorité de la Première ministre, quand la ministre de l'Intérieur Suella Braverman a accusé de "putsch" mardi certains conservateurs l'ayant ouvertement critiquée ?
L'ancien ministre des Transports Grant Shapps, qui avait soutenu le rival de Liz Truss, l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak, dans la course à Downing Street, a averti que les députés du parti ne resteraient pas "sans rien faire" si les sondages restent calamiteux. Selon une étude YouGov publiée juste avant le discours de Liz Truss, elle est à 14% d'opinions favorables, plus bas encore que le pire score de son prédécesseur Boris Johnson.
ats/asch