C'est la première fois qu'un tel sommet a lieu dans ce format. Il se tient à l’invitation du Conseil européen et de la présidence tchèque de l’Union européenne (UE).
Les Etats membres de l'UE ainsi qu'une vingtaine de pays européens non membres y participent, dont les quatre de l'AELE (Suisse, Norvège, Liechtenstein, Islande) ainsi que la Grande-Bretagne, les pays de l'ouest des Balkans, la Moldavie, l'Ukraine, la Turquie, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
La rencontre doit servir de plateforme pour promouvoir le dialogue politique et la coopération en Europe, surtout aussi au vu des conséquences de l'attaque russe en Ukraine.
"Énorme contradiction"
Invité de La Matinale jeudi, René Schwok, professeur à l’Université de Genève et spécialiste des relations entre la Suisse et l’Union européenne, doute de l'appellation de "communauté". Selon lui, il s'agit plus d'un forum que d'une réelle organisation. L'objectif est avant tout de souligner l'importance de la démocratie.
"En dehors de l'Europe, cela va vraiment mal. Au Moyen-Orient, dans le monde arabo-musulman, en Afrique et en Asie, la démocratie régresse", pointe l'expert. "Rappeler qu'on a des valeurs, qu'elles sont fragiles et qu'il faut les défendre, c'est important", estime l'universitaire.
Mais René Schwok observe surtout une "énorme contradiction", car des régimes autoritaires participent aussi à la réunion. "C'est un sommet pour lutter contre les autocrates et ceux qui commettent des agressions, comme la Russie, et pour défendre la démocratie et le droit international", note-t-il.
"Et on invite l'Azerbaïdjan… C'est tout sauf une démocratie: le président (Ilham Aliyev, depuis 2003, ndlr) est le fils de son père (Heydar Aliyev, lui-même président de 1993 à 2003, ndlr), il n'y a pas de partis politiques, pas d'Etat de droit. Ils ont commis des crimes assez terribles ces derniers temps contre l'Arménie", remarque le politologue.
Une opportunité pour la Suisse
En ce qui concerne la Suisse, participer à la rencontre permettra d’échanger avec ses partenaires européens et de rappeler la contribution qu’elle apporte à la stabilité, à la sécurité et à la prospérité en Europe.
Quatre tables rondes sont prévues, deux sur la "stabilité et la sécurité", et les deux autres sur "l'économie, l'énergie et le climat". Un dîner commun est ensuite prévu.
Le président de la Confédération profitera du sommet pour mener des entretiens bilatéraux. Avec ses homologues, il devrait aborder la question des relations entre la Suisse et l'UE, mais celle-ci n'est pas au premier plan de la rencontre.
En cas de succès de ce sommet, la rencontre pourrait être institutionnalisée. Il ne s'agit toutefois pas de créer de nouvelles structures parallèles à des organisations existantes, comme l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
ats/ami