Les corps de 16 femmes et d'un jeune garçon apparemment d'origine africaine ont été repêchés à l'est de l'île de Lesbos, voisine des côtes turques en mer Egée, après que leur embarcation a sombré, a indiqué un porte-parole des garde-côtes.
Neuf femmes ont pu être secourues mais 15 personnes sont portées disparues, a-t-il ajouté, en précisant qu'une quarantaine de personnes se trouvaient à bord de l'embarcation au moment du drame. "Les femmes étaient complètement paniquées", a-t-il décrit.
Quelques heures plus tôt, les autorités avaient fait état de disparus après le naufrage d'une autre embarcation, un voilier transportant quelque 95 personnes, cette fois-ci au large de l'île de Cithère, proche de la péninsule du Péloponnèse.
Opération de sauvetage
Certains des survivants ont pu rejoindre la côte à la nage, et une opération combinée mobilisant des navires en mer et les services de pompiers et de police à terre a permis de retrouver 80 personnes, originaires d'Irak, d'Iran et d'Afghanistan. Dans la région de Cithère, les vents atteignaient 102 km/h, ont indiqué les garde-côtes.
Le ministre grec des Migrations, Notis Mitarachi, a sommé la Turquie de "prendre des mesures immédiates afin d'empêcher les départs irréguliers en raison des conditions météorologiques difficiles." Il a tweeté: "des personnes se noient sur des embarcations en mauvais état (...) L'UE doit agir".
La Grèce connaît une augmentation du trafic migratoire
Les garde-côtes ont assuré avoir secouru quelque 1500 personnes au cours des huit premiers mois de l'année, contre moins de 600 en 2021. Les passeurs empruntant souvent la route la plus longue et la plus périlleuse au sud du pays. Les embarcations de fortune partent du Liban, et non plus de la Turquie pour contourner les patrouilles en mer Égée, et tentent de rejoindre l'Italie.
La traversée périlleuse de quelques milles nautiques entre les îles grecques, porte d'entrée dans l'Union européenne, et les côtes turques en mer Egée, située en Méditerranée orientale, coûte la vie à de nombreux migrants et réfugiés qui tentent la traversée à bord d'embarcations de fortune.
Recrudescence des morts
Depuis janvier 2022, 64 personnes ont péri en tentant de passer en Europe depuis les côtes turques proches, contre 111 pour l'ensemble de l'année 2021, selon les données de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
En décembre dernier, au moins 30 personnes ont péri dans trois naufrages distincts de bateaux de migrants en mer Égée. Mais les données précises sont difficiles à établir, car certains corps ne sont jamais repêchés ou sont retrouvés sur le rivage des semaines plus tard.
La Grèce et la Turquie s'accusent mutuellement
Athènes accuse Ankara de fermer les yeux sur les pratiques des passeurs et de laisser des migrants venir en Grèce en violation de l'accord de mars 2016 qui prévoyait un effort de la Turquie pour limiter les départs de réfugiés et migrants depuis son territoire.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé la Grèce de transformer la mer Egée en "cimetière" avec "ses politiques oppressives". Le ministre grec des Migrations, Notis Mitarachi, lui a rétorqué que la Turquie poussait les migrants "avec violence" vers les eaux territoriales grecques "en violation du droit international".
afp/miro/doe
Les frontières suisses aussi sous pression
La semaine dernière, 1150 personnes ont été interceptées à la frontière orientale de la Suisse, indique Christian Bock, directeur de l'Administration fédérale des douanes (AFD). "Cela nous rappelle beaucoup la crise des réfugiés de 2015 et 2016".
"Nous voyons un grand nombre de migrants qui sont en transit", ajoute le directeur de l'AFD dans un entretien publié jeudi par les journaux alémaniques du groupe de presse Tamedia. La frontière sud est également sous pression. "L'Italie n'a actuellement une capacité de réadmission que de 40 à 50 personnes par jour".
(ats)
"N'oubliez pas les autres!": alerte le HCR
Derrière l'Ukraine, il y a d'autres crises humanitaires, les Européens doivent "tirer les leçons" de l'accueil à bras ouverts réservé aux déplacés ukrainiens pour ouvrir leurs portes aux autres réfugiés, a exhorté le Haut-commissaire aux réfugiés de l'ONU Filippo Grandi.
"Ce n'est pas pour dire qu'il faut donner moins aux Ukrainiens. Tout le monde comprend pourquoi ils fuient. Mais d'autres réfugiés aussi fuient les bombes. La terreur qu'ils éprouvent, la souffrance que la guerre inflige aux civils, les violations des droits de l'Homme ont le même impact en Ukraine, en Syrie, au Yémen ou ailleurs", a estimé Philippo Grandi, réclamant un "effort supplémentaire".
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(afp)