Joe Biden a directement gracié 6500 personnes, mais la plupart des infractions sont poursuivies au niveau local. C'est pourquoi il a exhorté les gouverneurs des différents Etats à faire même. Entre 2010 et 2018, on estime que 6 millions de personnes ont été arrêtées pour le simple fait de détenir de la marijuana.
"Personne ne devrait être emprisonné pour avoir simplement consommé ou possédé du cannabis", a estimé le président démocrate. "Il y a des milliers d'Américains qui ont été condamnés pour possession de marijuana et qui peuvent se voir refuser l'accès à un emploi, un logement ou à des formations pour cette raison", a expliqué le président américain.
Ces nouvelles mesures visent également à rectifier des procédures pénales frappant de façon disproportionnée les minorités ethniques, a justifié le locataire de la Maison Blanche.
Premier pas vers une légalisation
Le président a par ailleurs appelé les autorités sanitaires et judiciaires à repenser les peines associées à la marijuana, alors que le mouvement pour sa dépénalisation rencontre un fort écho aux Etats-Unis. Joe Biden a cependant insisté sur l'importance de poursuivre la lutte contre le trafic et la vente de cannabis aux mineurs.
La chambre basse du Congrès américain avait approuvé début avril une proposition de loi, portée par les élus de son parti démocrate, visant à rayer le cannabis de la liste fédérale des drogues dangereuses. Le texte doit toutefois encore être adopté par le Sénat.
Mouvement lancé dans les Etats
Dix-neuf des 50 Etats américains, ainsi que la capitale Washington, ont déjà légalisé l'usage du cannabis à titre récréatif pour les adultes.
Dans la plupart des Etats, son usage médical est autorisé à différents degrés, depuis des huiles contenant un faible taux de THC (tétrahydrocannabinol, principe psychoactif du cannabis) à la marijuana pure.
Seule une poignée d'Etats ultra-conservateurs et ruraux, comme l'Idaho, le Wyoming ou le Nebraska, restent intransigeants.
L'annonce de Joe Biden intervient un mois avant des élections législatives de mi-mandat au cours desquelles les démocrates pourraient perdre le contrôle d'au moins une des deux chambres parlementaires américaines.
cab avec afp