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La "Communauté politique européenne" marque l'isolement de la Russie

Les dirigeants des pays de l'Union européenne sont réunis à Prague. La crise énergétique est au centre des discussions.
Les dirigeants des pays de l'Union européenne sont réunis à Prague. La crise énergétique est au centre des discussions. / 12h45 / 2 min. / le 7 octobre 2022
La "Communauté politique européenne" est née: 44 dirigeants du continent, dont le président de la Confédération Ignazio Cassis, se sont retrouvés jeudi à Prague dans un format inédit qui a mis en lumière l'isolement croissant de Vladimir Poutine sept mois après le début de l'offensive russe en Ukraine.

"C'est une très vieille idée qui est peut-être en train de devenir une réalité", s'est félicité le président français Emmanuel Macron qui avait lancé le projet en mai. Il a rappelé que la "CPE" était un rassemblement beaucoup plus large que l'Union européenne, avec 17 pays invités en plus des 27 membres du bloc.

Soucieux d'inscrire l'initiative dans la durée, les chefs d'Etat se sont donnés rendez-vous au printemps 2023 en Moldavie. L'Espagne puis le Royaume-Uni seront les pays hôtes suivants, afin de respecter une alternance entre pays membres de l'UE et pays non-membres.

Lors de la conférence de presse finale, Emmanuel Macron s'est félicité de "l'unité de 44 pays européens" qui ont "très clairement dit leur condamnation de l'agression russe (...) et leur soutien à l'Ukraine".

Sécurité et énergie

La sécurité et l'énergie figuraient notamment à l'ordre du jour de ce sommet. Les participants ont été répartis dans des groupes de discussion. Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a pris part à celui consacré à l'économie, à l'énergie et au climat, qu'il co-animait de concert avec le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. Y figuraient aussi, notamment, l'Allemagne, la Belgique, l'Ukraine ou encore la Norvège. Il était intéressant d'entendre les expériences des autres pays, a relevé le Tessinois.

Le président de la Confédération Ignazio Cassis lors du sommet de la "Communauté politique européenne" à Prague le 6 octobre 2022. [Keystone - EPA/MARTIN DIVISEK]
Le président de la Confédération Ignazio Cassis lors du sommet de la "Communauté politique européenne" à Prague le 6 octobre 2022. [Keystone - EPA/MARTIN DIVISEK]

Un autre groupe s'est penché sur les questions de sécurité et de stabilité. Un dîner en commun en soirée a conclu ce premier sommet de la "CPE". Aucune déclaration finale signée par tous les participants n'est prévue.

En plus des 27 membres de l'UE, pas moins de 17 pays européens non membres ont été invités, dont les quatre de l'AELE (Suisse, Norvège, Liechtenstein, Islande) ainsi que la Grande-Bretagne, les pays de l'ouest des Balkans, la Moldavie, l'Ukraine, la Turquie, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Entretiens bilatéraux aussi pour la Suisse

Le président de la Confédération a profité du sommet pour mener parallèlement des entretiens bilatéraux. Il s'est notamment entretenu avec le président français Emmanuel Macron et les Premiers ministres italien Mario Draghi, belge Alexander de Croo, espagnol Pedro Sanchez et portugais Anotnio Costa.

Avec tous ses interlocuteurs, il a parlé de la situation énergétique et des relations bilatérales entre la Suisse et l'UE. Ignazio Cassis n'a pas donné plus de détails sur ces échanges. Il a toutefois confirmé que le Conseil fédéral souhaitait poursuivre la voie bilatérale et continuer à développer des relations mutuellement bénéfiques, ce qui est dans l'intérêt des deux parties, a-t-il précisé.

"La Russie s'est mise en dehors"

En marge du sommet, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, s'est félicité que 44 dirigeants se rassemblent "pour voir comment construire une nouvelle structure de sécurité en Europe".

"Cela doit se faire sans la Russie, non pas parce que nous ne voulons pas que la Russie fasse partie de l'Europe, mais parce que la Russie de Poutine s'est mise elle-même en dehors de la communauté européenne." La Russie et son allié biélorusse n'étaient pas invitées. En revanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est intervenu par vidéo.

Cette nouvelle structure suscite encore de nombreuses interrogations sur ses contours, son rôle et surtout sa pérennité. Derrière ce nouvel acronyme, on trouve des tensions latentes et des pays aux trajectoires radicalement différentes vis-à-vis de l'UE: Norvège, Ukraine, Suisse, Turquie, Royaume-Uni, Moldavie, Serbie, Azerbaïdjan...

agences/cab

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Espace de discussion bienvenu, selon Ignazio Cassis

Au moment où l’ensemble du continent fait face à d’énormes défis, notamment liés à la guerre en Ukraine, cette nouvelle plateforme offre un cadre bienvenu pour permettre des échanges directs et informels avec les autres pays européens et intègre une compréhension plus large de la coopération, a relevé Ignazio Cassis. Et d'ajouter que la Suisse a signalé sa volonté de contribuer.

La Suisse est "un partenaire solide et fiable", a poursuivi le président de la Confédération en faisant référence à la conférence de reconstruction pour l'Ukraine qui s'est tenue à Lugano début juillet.

Actuellement, la Russie déstabilise le continent européen en utilisant l'énergie et la migration comme armes. Selon Ignazio. Cassis, cela a contribué à resserrer les rangs et à créer un "sentiment de communauté de destin".