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La mort de Mahsa Amini en Iran serait due à une maladie et non des coups, selon les autorités

La mort de Mahsa Amini due à une maladie et non des coups, dit un rapport. [Keystone - Maya Alleruzzo]
La mort de Mahsa Amini est due à une maladie et non des coups, selon un rapport / Le Journal horaire / 26 sec. / le 7 octobre 2022
Les autorités iraniennes ont affirmé vendredi que la mort de Mahsa Amini n'avait pas été causée par des "coups" mais par les séquelles d'une maladie, trois semaines après le début des manifestations déclenchées par le décès de la jeune femme pendant sa détention.

Arrêtée le 13 septembre par la police des moeurs à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en Iran, cette Kurde iranienne de 22 ans est décédée trois jours plus tard à l'hôpital.

Des militants ont affirmé qu'elle avait souffert d'une blessure à la tête durant sa détention. Les autorités iraniennes ont elles démenti tout contact physique entre la police et la jeune femme et dit attendre les résultats de l'enquête.

Son décès a déclenché des protestations dans le pays, avec en première ligne les Iraniennes, ainsi que des rassemblements de solidarité à travers le monde.

>> Lire aussi : Au moins 92 personnes ont déjà été tuées dans les manifestations en Iran

Une opération à 8 ans

"La mort de Mahsa Amini n'a pas été causée par des coups portés à la tête et aux organes vitaux" mais est liée à "une intervention chirurgicale pour une tumeur cérébrale à l'âge de 8 ans", a indiqué un rapport de l'Organisation médico-légale iranienne, alors que son père Amjad Amini avait indiqué que sa fille était "en parfaite santé".

"Le 13 septembre, (Mahsa Amini) a soudainement perdu connaissance et s'est effondrée (...). Elle a souffert d'un trouble du rythme cardiaque et d'une chute de tension", a ajouté le rapport publié par la télévision d'Etat.

"Malgré son transfert à l'hôpital et les efforts du personnel médical, elle est décédée le 16 septembre des suites d'une défaillance d'organes multiples causée par une hypoxie cérébrale", selon la même source.

La contestation en Iran prend en outre de nouvelles formes avec des fontaines colorées en rouge par des artistes en référence à la répression des manifestations dans le sang. Cette répression a été dénoncée par la communauté internationale et certains pays ont imposé des sanctions, comme les Etats-Unis qui ont annoncé des sanctions économiques contre des hauts responsables.

Code vestimentaire strict

Dans la République islamique d'Iran, le code vestimentaire strict oblige les femmes à porter notamment le voile islamique. Elles sont à l'avant-garde des manifestations, selon les vidéos diffusées en ligne.

Ces derniers jours, des écolières ont même organisé des rassemblements au cours desquels elles ont retiré leur voile ou crié des slogans hostiles au pouvoir.

Dans une vidéo vérifiée par l'AFP, des jeunes filles, la tête non voilée, scandent "Mort au dictateur", en référence au guide suprême Ali Khamenei, lundi dans une école de Karaj à l'ouest de Téhéran.

Le procureur général iranien, Mohammad Jafar Montazeri, a reconnu que des jeunes étaient impliqués dans les manifestations, dénonçant l'influence des réseaux sociaux.

Les manifestations, les plus importantes en Iran depuis celles de 2019 contre la hausse du prix de l'essence, ont été réprimées dans le sang. Au moins 92 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, selon un dernier bilan de l'ONG Iran Human Rights basée à Oslo, alors qu'un bilan officiel fait état d'environ 60 morts parmi lesquels 12 membres des forces de sécurité.

>> Lire aussi : En Iran, des écolières manifestent et défient la répression

afp/jfe

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Un autre décès démenti jeudi

Jeudi, la justice iranienne a démenti qu'une adolescente de 16 ans, Sarina Ismaïlzadeh, avait été tuée dans la province d'Alborz (nord-ouest) par les forces de sécurité lors des protestations, affirmant qu'elle s'était "suicidée en sautant d'un bâtiment".

Le 30 septembre, Amnesty International a affirmé que la fille était "morte après avoir reçu de sévères coups de matraque à la tête" le 23 septembre.

Mercredi déjà, la justice iranienne a réfuté tout lien entre le décès d'une autre adolescente de 16 ans, Nika Shakarami, et les manifestations en Iran. Dans une vidéo diffusée par des médias en persan basés à l'étranger, la mère de Nika Shakarami a accusé les autorités d'avoir tué sa fille.

Depuis le début de la contestation, le régime a arrêté des partisans notoires du mouvement et imposé de sévères restrictions d'accès aux réseaux sociaux.

L'Iran a accusé à plusieurs reprises des forces extérieures d'attiser les protestations, notamment les Etats-Unis, son ennemi juré.

Le PS suisse demande de durcir le ton face au régime

Le PS demande à la Confédération de s'associer à d'éventuelles sanctions contre l'Iran et exprime sa solidarité avec le mouvement qui manifeste pour les libertés dans ce pays. Il veut que les responsables de la répression soient poursuivis.

"Les femmes et les hommes courageux qui se dressent (en Iran) contre les atteintes aux droits de l'Homme au péril de leur vie méritent notre pleine solidarité", a déclaré vendredi le coprésident du Parti socialiste (PS) Cédric Wermuth devant les délégués réunis à l'occasion du conseil du parti.

Les socialistes suisses sont en faveur de la mise en place d'un mécanisme international d'enquête et de responsabilité par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU afin de s'attaquer à l'impunité systématique des "oppresseurs" en Iran.

Le Canada interdit son territoire à 10'000 responsables du régime iranien

Le Canada a annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre le régime "meurtrier" de l'Iran et banni de son territoire "pour toujours" 10'000 responsables, dont les membres des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime iranien.

"Il s'agit d'une mesure qui n'a été utilisée que dans les circonstances les plus graves contre des régimes menant des crimes de guerre ou des génocides, comme en Bosnie et au Rwanda", a ajouté le Premier ministre Justin Trudeau.

La France appelle ses ressortissants à quitter l'Iran

La France invite ses ressortissants de passage en Iran à quitter le pays dans les meilleurs délais en raison de risques d'arrestations et de détention arbitraire, a fait savoir vendredi le Quai d'Orsay.

"Tout visiteur français, y compris binational, s’expose à un risque élevé d’arrestation, de détention arbitraire et de jugement inéquitable", indique le ministère des Affaires étrangères sur son site internet. "Ce risque concerne également les personnes effectuant une simple visite touristique."

"En cas d’arrestation ou de détention, le respect des droits fondamentaux et la sécurité des personnes ne sont pas garantis", ajoute le ministère.