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La colère ne diminue pas en Iran après un mois de manifestations

Manifestations en Iran. [AFP - Morteza Nikoubazl/NurPhoto]
La colère ne diminue pas en Iran après un mois de manifestations / Le Journal horaire / 29 sec. / le 8 octobre 2022
Des écolières ont scandé des slogans, des salariés se sont mis en grève et des affrontements avec les forces de l'ordre ont éclaté samedi en Iran, où les manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini sont entrées dans leur quatrième semaine, selon des ONG.

La colère s'est enflammée après le décès de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, le 16 septembre à l'hôpital, trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.

Les autorités iraniennes ont affirmé vendredi que Mahsa Amini était décédée des suites d'une maladie et non de "coups" portés à la tête.

Mais le père de la jeune femme, Amjad Amini, qui avait affirmé que sa fille était en bonne santé avant son arrestation, a rejeté le rapport médical dans une interview à Iran International, une chaîne de télévision en persan basée à Londres. "J'ai vu de mes propres yeux que du sang avait coulé des oreilles et de la nuque de Mahsa", a-t-il dit.

Faire passer le message coûte que coûte

A Saqez, ville natale de Mahsa Amini dans la province du Kurdistan, des écolières ont scandé "Femme, vie, liberté", et des filles marchant dans une rue ont retiré leur foulard pour l'agiter au-dessus de leur tête, selon des vidéos enregistrées samedi, a indiqué l'ONG de défense des droits humains Hengaw, basée en Norvège.

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Malgré les restrictions d'accès à Internet par les autorités cherchant ainsi à empêcher les rassemblements et la diffusion d'images de la répression, les manifestants ont adopté de nouvelles tactiques pour faire passer leur message.

Dans une autre forme de protestation, des "grèves générales" ont lieu à Saqez, Sanandaj et Divandarreh, dans la province du Kurdistan, ainsi qu'à Mahabad, dans la province d'Azerbaïdjan occidental, selon Hengaw.

Les universités au service de "l'ennemi"?

Le président Ebrahim Raïssi a participé à une cérémonie dans une université de Téhéran. [AFP - Présidence iranienne]
Le président Ebrahim Raïssi a participé à une cérémonie dans une université de Téhéran. [AFP - Présidence iranienne]

Le président ultraconservateur, Ebrahim Raïssi, qui a participé samedi à une cérémonie dans une université de Téhéran marquant le début de l'année universitaire, a imputé les troubles à des forces extérieures et affirmé que les étudiants ne serviraient pas les intérêts de "l'ennemi".

"L'ennemi pensait qu'il pouvait atteindre ses objectifs dans les universités, ignorant le fait que nos étudiants et professeurs sont vigilants et ne permettront pas aux faux rêves de l'ennemi de se réaliser", a-t-il dit, selon un communiqué de la présidence.

Les cours en présentiel ont été suspendus depuis lundi à l'Université de Sharif, la plus importante université scientifique d'Iran, au lendemain des violents incidents entre étudiants et forces de sécurité à Téhéran, selon les médias locaux.

L'Iran a accusé à plusieurs reprises des forces extérieures d'attiser les manifestations, notamment les Etats-Unis, son ennemi juré. La semaine dernière, Téhéran a annoncé que neuf ressortissants étrangers, notamment de France, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et des Pays-Bas, avaient été arrêtés.

Mouvement de contestation le plus important

La violente répression des manifestations en Iran a provoqué une vague de condamnations à travers le monde, et l'annonce de sanctions contre le régime, notamment par les Etats-Unis et le Canada, tandis que l'Union européenne a dit examiner des sanctions possibles.

La répression s'est accrue depuis le début du mouvement de contestation, le plus important depuis les manifestations contre la hausse des prix l'essence en 2019.

Au moins 95 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, selon l'ONG Iran Human Rights, basée à Oslo, alors qu'un bilan officiel fait état d'environ 60 morts parmi lesquels 12 membres des forces de sécurité.

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aps avec afp

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