Le président autrichien sortant Alexander Van der Bellen serait réélu selon les projections
Agé de 78 ans et soutenu par un large spectre de la classe politique, Alexander Van der Bellen l'emporterait dès le premier tour avec 56,1% des voix, loin devant les six autres candidats, selon les dernières projections publiées par l'institut SORA. Le résultat officiel ne devrait être connu que lundi.
"Ce serait bien d'y voir clair dès aujourd'hui, ce serait bien pour l'Autriche. Cela nous permettrait de nous concentrer pleinement (...) sur la multitude de crises auxquelles nous sommes confrontés en Europe", avait déclaré le chef de l'Etat et grand favori de cette présidentielle, après avoir voté à Vienne en fin de matinée.
Dans le pays alpin de 9 millions d'habitants, 6,4 millions d'électeurs - dont l'Austro-américain Arnold Schwarzenegger, soutien de poids du président - étaient appelés aux urnes.
Extrême droite affaiblie
Le parti d'extrême droite FPÖ, qui avait failli l'emporter contre Alexander Van der Bellen en 2016 et rêvait d'une revanche cette année, avait abordé le scrutin avec un candidat peu connu, Walter Rosenkranz, 60 ans, qui a obtenu 17,9% des voix dimanche, selon les dernières projections. Il n'était crédité que de 15% des suffrages avant le vote, à contre-courant des récentes élections en Suède et en Italie.
Les affaires de corruption ont fait perdre du terrain à la célèbre extrême droite autrichienne. Il y a six ans, elle avait été la première en Europe à frôler la victoire à une élection présidentielle.
Fondé par d'anciens nazis, le FPÖ s'était finalement incliné avec plus de 46% des voix, épilogue d'un scrutin à rebondissements qui avait tenu en haleine Bruxelles et les partenaires occidentaux de l'Autriche.
Si le parti avait ensuite accédé au gouvernement en formant une coalition avec les conservateurs du jeune Sebastian Kurz, il a dû quitter le pouvoir en 2019 après un rocambolesque scandale et n'a jamais retrouvé depuis lors sa gloire passée.
Félicitations de Ignazio Cassis
Le président de la Confédération Ignazio Cassis a félicité son homologue autrichien Alexander Van der Bellen pour cette réélection. "Sincères félicitations", dit le tweet d'Ignazio Cassis à l'adresse de Vienne. "En tant que bons voisins, nous sommes liés par plus que les Alpes et le lac de Constance - politiquement, économiquement et culturellement. Je me réjouis de la poursuite de notre partenariat amical et stratégique", poursuit le message.
ats/ebz
Un homme fortement de gauche qui a su rassembler
Le profil atypique du président sortant, pourtant, ne lui garantissait en rien pareil destin politique. Austère, un peu raide même, agnostique marié deux fois en terre catholique, l'ancien patron des Verts et doyen de la faculté d'économie de Vienne a su faire oublier son fort ancrage à gauche pour rassembler.
Pince-sans-rire, gros fumeur à l'éternelle barbe de trois jours, il se fait maintenant volontiers photographier en loden - une veste alpine traditionnelle - au pied des glaciers pour convaincre de son patriotisme.
Origines européennes
Rarissime écologiste à la tête d'une démocratie, il est en plus fils de réfugiés et a hérité d'un exotique patronyme batave: sa famille protestante a émigré des Pays-Bas vers la Russie au XVIIIe siècle.
Son père, un aristocrate, et sa mère estonienne ont rejoint Vienne durant la Seconde Guerre mondiale avant de déménager dans le Tyrol, fuyant l'arrivée de l'armée rouge.