"Il y a un problème dans la mesure où ces cheveux sont conçus comme l'arme de la séduction dans la plupart des sociétés. Il faut donc couvrir ce qui peut séduire d'autres hommes, indépendamment de l'homme auquel la femme est mariée", explique Christian Bromberger, anthropologue du cheveux et spécialiste de l'Iran, interrogé dans Le Point J.
Par ailleurs, selon le spécialiste, les cheveux sont l'une des rares parties du corps que l'on peut modifier à loisir - les teindre, les couper, les allonger -, raison pour laquelle ils captent davantage l'attention par rapport à d'autres zones corporelles. Ainsi, se couper les cheveux est souvent un geste porteur de symbole.
Les cheveux comme symbole de révolte face au pouvoir, on retrouve cela chez les garçonnes après la Première Guerre mondiale. Elles manifestent en ayant les cheveux courts leur volonté d'accéder au statut des hommes.
"En Iran, traditionnellement, les femmes se coupent les cheveux quand leur mari décède. Cela signifie une rupture avec la vie sexuelle et amoureuse. Dans le cas de l'Iran aujourd'hui, se couper une mèche de cheveux devient également un symbole contre le régime qui a imposé le voile, alors que des précédents régimes l'avaient au contraire supprimé."
Que disent les grandes religions monothéistes sur la dissimulation des cheveux? Au-delà des questions religieuses, pourquoi la chevelure non-standard crispe-t-elle autant?
Juliane Roncoroni et l'équipe du Point J