C'est le premier lancement raté depuis 2003 pour la Jaxa et le premier pour sa fusée Epsilon, un modèle à combustible solide dont les vols (non habités) ont démarré en 2013. La Jaxa a brusquement interrompu mercredi matin la diffusion en direct du lancement d'Epsilon-6 depuis son centre spatial d'Uchinoura, dans le département de Kagoshima (sud-ouest du Japon), sans donner initialement d'explications.
Un signal d'autodestruction a été envoyé à la fusée moins de 10 minutes après le décollage en raison d'"anomalies de positionnement", a déclaré Yasuhiro Funo de la Jaxa, qui a dirigé le projet. Lors d'une conférence de presse, il a expliqué que le problème technique avait été détecté avant la troisième et dernière étape du lancement, juste au moment où le dernier puissant propulseur était sur le point d'être allumé.
Premier échec depuis 2003
"Nous avons ordonné la destruction de la fusée car si nous ne pouvons pas la mettre sur l'orbite prévue, nous ne savons pas où elle va", a-t-il dit. Un tel scénario aurait impliqué une retombée non contrôlée de la fusée et donc un danger. Après l'échec, des morceaux de la fusée sont tombés en mer à l'est des Philippines, a-t-il précisé.
Epsilon-6 transportait notamment un satellite japonais appelé RAISE-3, qui devait rester en orbite autour de la Terre pendant au moins un an pour mener des expériences, ainsi que huit microsatellites. Le précédent échec du Japon dans l'espace en 2003 concernait une autre de ses fusées, H2-A, qui devait lancer deux satellites espions destinés à surveiller la Corée du Nord.
Un important programme spatial civil et militaire
Le président de la Jaxa, Hiroshi Yamakawa, a présenté ses excuses pour l'échec de mercredi, déclarant que son agence était "terriblement désolée de n'avoir pu répondre aux attentes de la population japonaise". "Nous allons déployer tous nos efforts pour trouver la cause et prendre des contre-mesures" pour éviter que cela ne se répète, a-t-il assuré.
La fusée de 26m de haut et de plus de 95 tonnes était plus petite que le précédent modèle à combustible liquide du Japon. Elle avait succédé à un autre lanceur à combustible solide appelé "M-V", abandonné en 2006 en raison de ses coûts élevés.
Le Japon fait partie des pays disposant d'un important programme spatial civil et militaire. Il envoie aussi régulièrement des astronautes dans la Station spatiale internationale (ISS). Le Japonais Koichi Wakata fait d'ailleurs partie du dernier équipage d'astronautes ayant rejoint l'ISS la semaine dernière avec un vaisseau de l'entreprise américaine SpaceX.
afp/aps