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A quoi ressemble un lieu de stockage de gaz souterrain? L'exemple d'Etrez, en France voisine

La disponibilité de gaz en suffisance cet hiver inquiète beaucoup de pays européens. L'une des solutions pour prévenir une pénurie consiste à stocker du gaz avant l'arrivée des mois les plus froids, notamment dans des installations souterraines. La Matinale de la RTS a visité un site situé à quelque 70 km de la frontière suisse.

Depuis que Moscou a restreint, voire coupé, l'approvisionnement en gaz russe de l'Europe occidentale, les Etats européens stockent du gaz en prévision de l'hiver, quand le gaz est le plus utilisé. L'Allemagne, la France, l'Italie ou encore les Pays-Bas sont les leaders européens en matière de stockage de gaz, tandis que la Suisse, de son côté, ne possède pas à l'heure actuelle d'infrastructures permettant de le faire.

En France, les réserves de gaz sont d'ailleurs pleines en prévision de l'hiver, a annoncé la semaine dernière la Commission française de régulation de l'énergie (CRE), qui continue tout de même à appeler les Français à un effort collectif massif visant à réduire leur consommation d'énergie.

Objectif rempli en France

L'objectif du gouvernement français de remplir les capacités de stockage du pays en gaz naturel d'ici novembre est donc atteint alors que les exportations de gaz russe vers la France sont totalement taries depuis le 1er septembre. La France devient ainsi le troisième pays européen après la Belgique et le Portugal à remplir au maximum ses capacités de stockage de gaz naturel.

Outre la France, la Belgique et le Portugal, la Pologne a aussi ses réserves presque pleines, avec un taux de remplissage de 98,3% selon la base de données de Gas Infrastructure Europe. En moyenne, les pays de l'Union européenne ont rempli leur capacité de stockage à 89% en anticipation d'un hiver inédit sans gaz russe. Le pays le moins bien loti est la Lettonie, avec 52,7%.

Gaz envoyé à 1500 m de profondeur

En France, les réserves correspondent à 130 TWh. Elles sont supérieures à la moyenne des dernières années et représentent "environ deux tiers de la consommation hivernale des PME et des particuliers".

"Ce taux de remplissage des stockages confirme la fiabilité du système et des infrastructures gazières françaises", a salué le PDG de Teréga Dominique Mockly, dont l'entreprise stocke un quart du gaz en France, principalement sur des sites situés dans le sud-ouest du pays. Les trois quarts restants sont répartis sur 14 sites de stockage éparpillés sur tout le territoire et opérés par Storengy, dans des sites souterrains naturels tels que des nappes aquifères.

Le site de stockage de gaz d'Etrez (F). [DR - Storengy]
Le site de stockage de gaz d'Etrez (F). [DR - Storengy]

Le plus grand site de stockage de gaz en cavités salines d'Europe, précisément exploité par Storengy, se trouve près d'Etrez, un village situé à une quinzaine de kilomètres au nord de Bourg-en-Bresse, en rase campagne. Les installations de ce site construit en 1979 s'étendent sur plusieurs hectares mais le calme règne alentours, a constaté sur place la RTS. L'absence de bruit tient au fait que les espaces de stockage sont enterrés, à une profondeur d'environ 1500 mètres. En surface, hors des bâtiments industriels, on entend tout au plus un léger ronronnement.

Cavités creusées dans le sel

Sous terre, 20 cavités gigantesques sont en exploitation. Elles mesurent 150 mètres de haut et 80 mètres de large, soit de quoi y mettre, pour prendre une image bien française, quatre Arcs de triomphe. Ces cavités sont creusées dans le sel - c'est ce qu'on trouve ici à cette profondeur. Pour les créer, on injecte de l'eau pour ensuite en retirer la saumure grâce à une installation dans un atelier dédié.

Schéma des cavités de stockage salines du site d'Etrez. [DR - Storengy]
Schéma des cavités de stockage salines du site d'Etrez. [DR - Storengy]

Les compresseurs, situés dans un autre secteur du site de stockage, compriment le gaz pour en limiter le volume avant de l'injecter dans les cavités. "Le but est d'augmenter la pression du gaz de 50 à environ 200 bars", précise le directeur du site Franck Ramillien.

Le site de stockage de gaz d'Etrez. [DR - Storengy]
Le site de stockage de gaz d'Etrez. [DR - Storengy]

Quand vient le moment de retirer le gaz pour le réinjecter dans le réseau, on passe par la tête de puits, c'est-à-dire l'ouverture de la cavité, où se trouve une conduite d'un diamètre d'une dizaine de centimètres dotée de vannes de sécurité.

Les installations d'Etrez sont surveillées directement sur place 24 heures sur 24. Ce contrôle sur site se double d'autres mesures, notamment une interdiction de survol de l'ensemble du site, pour laquelle Storengy travaille en lien avec les autorités françaises, complète Fleur Benoît, l'une des responsables de la communication du groupe.

>> Lire aussi : La dépendance au gaz russe donne des ailes au gaz liquéfié et au stockage, même en Suisse

Sujet radio: Katja Schaer
Adaptation web: Vincent Cherpillod et ats

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Le prix du gaz se détend un peu

Les tarifs du gaz naturel se sont détendus mercredi, les marchés étant rassurés par les niveaux de remplissage des stocks en Europe, la reprise des livraisons de la Russie vers l'Italie, ainsi qu'une météo plus douce.

Peu avant 15h, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, montait de 0,55% à 162,50 euros le mégawattheure (MWh). Mais sur la semaine, il affichait un important repli de 21,6%, et même de 32,3% en comparaison mensuelle. Sur un an, l'envolée atteint néanmoins toujours 50,2%.

A titre de comparaison, le TTF s'était envolé à plus de 227 euros début mars après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Fin août, il était monté à un plus haut historique à environ 340 euros.