Le géant pétrolier et gazier a proposé jeudi "une enveloppe d'augmentation salariale sur la base de l'inflation 2022, soit 6%" pour les employés français. Le groupe prévoit aussi de distribuer en décembre "à l'ensemble de (ses) salariés dans le monde" un bonus exceptionnel équivalent à un mois de salaire, "sous réserve d'accords salariaux".
Mais TotalEnergies conditionne toujours l'ouverture des négociations à la levée des blocages.
De son côté, la CGT a annoncé que la grève dans les raffineries françaises a été reconduite "à une très large majorité" jeudi matin. Le mouvement social concerne au total cinq sites où se concentre le conflit social.
La CGT insatisfaite
La CGT, qui a lancé la grève le 27 septembre chez TotalEnergies, revendique 10% d'augmentation pour 2022, contre les 3,5% obtenus en début d'année, afin de compenser l'inflation et de profiter des bénéfices exceptionnels du groupe. En effet, le groupe a engrangé quelque 10,6 milliards d'euros de bénéfice, notamment grâce à la hausse des prix de l'énergie, au premier semestre 2022.
Des grèves sont également en cours dans des raffineries Esso-ExxonMobil, provoquant des pénuries de carburant en Île-de-France et dans les Hauts-de-France. Un accord a été trouvé avec deux syndicats majoritaires, mais pas avec la CGT et des salariés ont été réquisitionnés mercredi au dépôt de Gravenchon-Port-Jérôme (Seine-Maritime), sommés de rouvrir les vannes.
Le gouvernement a aussi lancé jeudi la réquisition du personnel du dépôt de carburants TotalEnergies de Flandres près de Dunkerque (Nord).
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Pression du gouvernement
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a, par ailleurs, appelé jeudi matin TotalEnergies à "augmenter ses salaires" et la CGT à "se saisir de la main qui a été tendue" pour négocier. "Ils ont la capacité donc le devoir d'augmenter les salaires de tous leurs salariés dans des proportions qu'ils négocieront avec les organisations syndicales", a précisé le ministre sur RTL. Le gouvernement a aussi lancé la réquisition du personnel du dépôt de carburants TotalEnergies de Flandres près de Dunkerque (Nord), bloqué par des grévistes, comptant toujours sur la reprise du dialogue social.
Selon le ministère de la Transition énergétique, 30% des stations-service étaient bloquées au niveau national jeudi, plus encore dans certaines régions comme les Hauts-de-France.
Et la fédération CGT de l'énergie a appelé jeudi à élargir à l'ensemble du secteur de l'énergie le mouvement pour les salaires à l'oeuvre dans certaines de ses entreprises. Des mouvements de grève touchent ainsi une partie des centrales nucléaires soumises à des travaux ou des opérations de maintenance.
aps avec agences