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Xi Jinping ouvre le congrès du Parti communiste chinois en défendant son bilan anti-Covid

Xi Jinping devrait décrocher un 3e mandat à la tête du pays et devenir le dirigeant chinois le plus puissant depuis Mao Zedong
Xi Jinping devrait décrocher un 3e mandat à la tête du pays et devenir le dirigeant chinois le plus puissant depuis Mao Zedong / 19h30 / 2 min. / le 16 octobre 2022
Le président Xi Jinping a défendu sa politique draconienne de lutte contre le Covid-19 en ouvrant dimanche le congrès du Parti communiste chinois (PCC). Il a également fustigé les "forces extérieures" se mêlant de Taïwan, île que le régime chinois considère comme faisant partie de son territoire.

Arrivé à la tribune sous un tonnerre d'applaudissements, Xi Jinping, 69 ans, a dressé pendant plus d'une heure et demie le bilan des cinq dernières années et livré sa feuille de route pour les cinq prochaines, devant les quelque 2300 délégués rassemblés dans l'immense Palais du peuple, sur la place Tiananmen à Pékin.

Ainsi, le président chinois a affirmé que la Chine avait, grâce à sa stricte stratégie "zéro-Covid", privilégié les vies humaines avant tout.

Xi Jinping est arrivé à la tribune sous les applaudissements. [Keystone - AP Photo/Mark Schiefelbein]
Xi Jinping est arrivé à la tribune sous les applaudissements. [Keystone - AP Photo/Mark Schiefelbein]

Mais cette politique "zéro-Covid" a renforcé le contrôle social sur les citoyens, dont tous les déplacements sont désormais enregistrés informatiquement, dans ce pays déjà critiqué sur la scène internationale pour des violations des droits de l'Homme. Et la quasi-fermeture du pays et les confinements à répétition ont mis un coup d'arrêt à la croissance économique.

Si la presse officielle a martelé cette semaine que "se coucher" face au virus serait "irresponsable", le coût économique de cette stratégie et la grogne populaire qu'elle suscite sont indéniables.

Xi Jinping a également défendu sa redoutable campagne anti-corruption, en réponse aux critiques qui l'accusent de l'avoir utilisée pour faire tomber ses rivaux et consolider son pouvoir.

Selon des chiffres officiels, au moins 1,5 million de personnes ont été sanctionnées lors de cette campagne, entamée par Xi Jinping dès son arrivée au pouvoir en 2012 pour faire tomber les "tigres" (hauts dirigeants) et les "mouches" (petits fonctionnaires) avides de pots-de-vins.

Taïwan et Hong Kong évoqués

Dans son discours, Xi Jinping a également fustigé les "forces extérieures" se mêlant de Taïwan, île que le régime chinois considère comme faisant partie de son territoire et qu'il veut réunifier. "Nous oeuvrerons avec la plus grande sincérité et les plus grands efforts pour une réunification pacifique (de Taïwan), mais nous ne renoncerons jamais au recours à la force et nous nous réservons la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires", a-t-il déclaré.

Le dirigeant chinois a également estimé que Hong Kong était passé "du chaos à la gouvernance" après la sévère reprise en main par Pékin du territoire, où d'immenses manifestations prodémocratie avaient eu lieu en 2019.

Tensions avec les Etats-Unis pas mentionnées

Dans son discours, consacré en majeure partie aux sujets de politique intérieure, Xi Jinping a assuré que son pays, un des plus gros pollueurs de la planète, poursuivrait ses efforts contre le réchauffement climatique.

"Nous participerons activement à la gouvernance mondiale sur le changement climatique", a affirmé le dirigeant, tout en s'engageant à "renforcer l'utilisation propre et efficace du charbon".

Tout en affirmant que la Chine est "résolument opposée à toute forme d'hégémonie" et "s'oppose à la mentalité de guerre froide", Xi Jinping s'est abstenu de mentionner les tensions avec les Etats-Unis, ainsi que la guerre en Ukraine.

agences/lan

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Un 3e sacre pour Xi Jinping

Les quelque 2300 délégués du PCC, venus de toutes les provinces et pour certains vêtus de leurs tenues traditionnelles, vont d'ici samedi prochain désigner le nouveau Comité central, sorte de Parlement du parti avec quelque 200 membres, dont le bureau politique et ses 25 têtes est l'instance de décision.

En réalité, ils ne feront que valider des décisions prises en amont par les différentes factions du Parti: c'est d'ailleurs ainsi que Xi Jinping était arrivé au pouvoir en 2012, choisi comme homme de compromis entre les factions avant d'imposer sa mainmise au fil des ans.

Un point crucial sera la composition du futur Comité permanent, ce groupe de sept ou neuf personnalités au plus haut sommet du pouvoir. Mais  Xi Jinping ne devrait, selon les analystes, donner aucune indication quant à un possible successeur.

Il devrait en revanche se voir confier un troisième mandat historique à la tête du pays.

Sauf coup de théâtre, ce nouveau sacre, qui devrait avoir lieu le 23 octobre au lendemain de la clôture du congrès, fera de Xi Jinping  le dirigeant chinois le plus puissant depuis le fondateur du régime, Mao Tsé-toung (1949-1976).