Les "midterms", ces élections de mi-mandat cruciales pour les Etats-Unis

Les élections de mi-mandat - ou "midterms" en anglais - se tiendront le 8 novembre aux Etats-Unis dans un contexte marqué par une forte inflation. Si elle est un peu en recul, elle restait en septembre à plus de 8% à un rythme annuel.

Cette situation économique devrait bénéficier aux républicains, qui ont mis la lutte contre l'inflation et le chômage au centre de leur campagne et le scrutin tourner au vote sanction pour les démocrates et pour le président Joe Biden.

Mais il y a un autre enjeu qui mobilise le camp démocrate. C'est la question de l'avortement depuis la fameuse décision de la Cour suprême. Les démocrates ne se privent pas de rappeler régulièrement les prises de position des candidats républicains sur ce sujet.

Un nouvel équilibre

Si les élections de mi-mandat sont aussi importantes pour la politique américaine, c'est qu'elles redéfinissent les équilibres pour la deuxième partie du mandat présidentiel. En gros, les démocrates auront-ils assez de voix pour faire passer des lois, pour débloquer des budgets, pour nommer des juges? Ce sont toutes ces questions qui sont au coeur du scrutin.

Les démocrates ont aujourd'hui une courte majorité au Congrès. Au Sénat, 50 démocrates, 50 républicains, et c'est la voix de la vice-présidente Kamala Harris qui fait pencher la majorité côté démocrates. A la Chambre des représentants, il y a 220 démocrates, 212 républicains et trois postes vacants.

Il suffit donc que les républicains gagnent quelques sièges pour que la majorité leur revienne. Le vote s'annonce très serré et, comme souvent en politique américaine, cela risque de se jouer dans quelques Etats clés: les "swing states".

En attendant 2024...

Ces élections de mi-mandat préparent aussi le terrain pour la présidentielle de 2024. Joe Biden est resté en retrait de la campagne. Il le sait, il est impopulaire et il ne veut pas plomber les candidats de son camp. Et en même temps, il laisse planer le doute sur une éventuelle candidature en 2024.

En revanche, son prédécesseur, Donald Trump, est omniprésent. Ce sont des candidats trumpistes qui se sont souvent imposés dans les primaires républicaines. S'ils remportent les "midterms", ce sera un bon point en vue d'une candidature de Donald Trump en 2024. Mais si les républicains ne parviennent pas à s'imposer, on pourra le reprocher à l'ex-président.

Et côté républicain, on voit aussi de futurs candidats essayer de se profiler, notamment aller en Iowa pour préparer les primaires. C'est le cas par exemple de l'ex-vice-président Mike Pence. On a aussi vu le gouverneur de Floride Ron DeSantis faire campagne dans d'autres Etats, une manière de se donner une stature nationale avec dans le viseur: la Maison Blanche.

>> Le portrait de Ron DeSantis dans le 19h30 :

Juliette Galeazzi et Gaspard Kühn