La France rapatrie finalement plusieurs femmes et enfants des camps djihadistes en Syrie
"Les mineurs ont été remis aux services chargés de l'aide à l'enfance et feront l'objet d'un suivi médico-social. Les adultes ont été remises aux autorités judiciaires compétentes", selon le communiqué de l'Etat français.
Il s'agit d'une des plus importantes opérations de rapatriement de ce type depuis trois mois. "La France remercie les autorités locales du nord-est de la Syrie (les autorités kurdes, ndlr) pour leur coopération, qui a rendu possible cette opération", ajoute le Quai d'Orsay.
Trois femmes mises en examen
Trois de ces 15 femmes étaient visées par un mandat d'arrêt. Elles ont été mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, ainsi que pour deux d'entre elles de "soustraction d'enfant", et écrouées jeudi, selon une source judiciaire.
Les 12 autres, visées par un mandat de recherche, ont été placées en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
300 enfants rentrés en France
Ces femmes font partie des Françaises qui s'étaient rendues volontairement dans les territoires contrôlées par les groupes djihadistes en zone irako-syrienne et qui ont été capturées lors de la chute de l'organisation Etat islamique en 2019. Les enfants sont, pour nombre d'entre eux, nés sur place.
Environ 300 mineurs français ayant séjourné dans des zones d'opération de groupes terroristes sont rentrés en France, dont 77 par rapatriement, a indiqué début octore le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti lors d'une audition devant le Sénat.
Nouveaux rapatriements en vue
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a déclaré sur LCI qu'il restait "encore quelques dizaines d'autres enfants à rapatrier". "Il y aura quelques mouvements de rapatriement collectifs. Cela se fait progressivement", a-t-il dit.
Face à l'hostilité de l'opinion publique, la France a longtemps procédé à des rapatriement mesurés, décidés au cas par cas.
ats/aps
Appel à accélérer la manoeuvre
Le Collectif des familles unies, qui regroupe des familles de Français partis en zone irako-syrienne, a salué dans un communiqué "une excellente nouvelle, qui semble sceller le renoncement à la politique du +cas par cas+, qui consistait à rapatrier arbitrairement tel ou tel enfant".
"Je souhaite que tous ces enfants reviennent le plus vite possible, quatre années de procédure c'est très long et c'est surtout le temps de toute une enfance", a abondé auprès de l'AFP Marie Dosé, avocate de nombre de ces femmes.
"Je ne peux imaginer que la France laisse plus de 150 enfants, plus de 60 mères dans des camps dans le Nord-Est syrien, pour un cinquième hiver", a-t-elle ajouté.