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Xi Jinping clôture le congrès du PC chinois sur un appel à "oser se battre"

Le Parti communiste chinois (PCC) a achevé samedi à Pékin son 20e congrès
Le Parti communiste chinois (PCC) a achevé samedi à Pékin son 20e congrès / 12h45 / 2 min. / le 22 octobre 2022
Le Parti communiste chinois (PCC) a achevé samedi à Pékin son 20e congrès, qui devrait conduire à désigner Xi Jinping pour un troisième mandat. "Osez vous battre pour la victoire", a lancé le président à l'issue de la cérémonie de clôture au Palais du peuple à Pékin.

Ce 20e congrès depuis la création du PCC en 1921 s'est déroulé dans un contexte délicat. La Chine est confrontée à un ralentissement de sa croissance en raison de confinements à répétition et de tensions diplomatiques avec l'Occident.

Depuis une semaine, quelque 2300 délégués choisis par les différentes instances du parti étaient réunis à huis clos à Pékin, avec pour mission de remanier l'équipe dirigeante et de tracer les futures orientations du pays.

La composition du nouveau comité central, sorte de "parlement" interne au parti, a été adoptée selon Chine nouvelle. De nombreuses figures modérées et libérales n’ont pas été reconduites dans leurs fonctions, signalant un vaste coup de balais. Xi Jinping est parvenu à rafler la majorité des sièges aux autres factions du parti, imposant ses proches alliés au sein de cet organe désormais composé de 205 membres.

>> L'analyse de Michael Peuker dans le 12h30 :

En Chine, Xi Jinping impose sa nouvelle ère politique. [AP Photo - Andy Wong]AP Photo - Andy Wong
En Chine, Xi Jinping impose sa nouvelle ère politique / Le 12h30 / 1 min. / le 22 octobre 2022

Vers un 3e mandat inédit de cinq ans

Dimanche, Xi Jinping sera sauf grande surprise reconduit au poste de secrétaire général du PCC, à l'issue de la première réunion d'un comité central remanié. Simple formalité, la procédure doit lui permettre de décrocher en mars prochain un troisième mandat présidentiel inédit de cinq ans.

Pour se maintenir au pouvoir, l'homme fort de Pékin avait fait supprimer de la constitution la limite de deux mandats. Xi Jinping, âgé de 69 ans, peut donc en théorie présider à vie la République populaire.

Analystes et médias spéculent sur sa volonté de changer l'intitulé de son poste en "président du parti", le titre qu'avait le fondateur du régime Mao Tsé-toung (1949-1976).

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Le "rôle central" de Xi inscrit dans la charte

Les délégués y ont intégré samedi le "rôle central" du chef de l'Etat. Les quelque 97 millions de membres du parti devront "défendre le rôle central du camarade Xi Jinping au sein du Comité central du Parti et du Parti dans son ensemble", selon le texte adopté à l'unanimité, peu avant la clôture du congrès.

Et la charte intègre également une mention sur l'opposition de Pékin à l'indépendance de Taïwan, selon une résolution rendue publique. Le congrès "accepte d'inclure dans la charte du parti des déclarations sur (...) l'opposition résolue et la dissuasion des séparatistes qui cherchent à obtenir l'indépendance de Taïwan", indique le texte.

Le bureau permanent largement recomposé

Ce congrès devrait également déboucher sur une large recomposition du comité permanent du bureau politique. La nouvelle composition de cet organe tout-puissant de sept membres actuellement, qui détient la réalité du pouvoir en Chine, sera dévoilée dimanche. Le nettoyage opéré au sein du comité centrale, dont sont issus les membres du bureau politique, permet déjà d’anticiper la nomination des plus proches fidèles de Xi Jinping aux postes-clé.

Conformément à la coutume, les membres du comité permanent seront annoncés par ordre d'importance, le numéro un étant le secrétaire général.

Nomination d'un nouveau Premier ministre

A priori, le numéro deux ou le numéro trois sera le prochain Premier ministre, qui succèdera à Li Keqiang en mars prochain. Parmi les noms évoqués pour le remplacer figurent Li Qiang, secrétaire du parti de Shanghai, proche allié de Xi Jinping (qui ne semble pas lui avoir tenu rigueur de la débâcle du confinement de deux mois de la mégapole économique) ou l'actuel vice-Premier ministre Hu Chunhua, lui aussi proche de Xi.

Depuis son arrivée au pouvoir à la fin 2012, Xi Jinping a accumulé les pouvoirs au sommet de la deuxième puissance mondiale et présidé à un renforcement de l'autorité du régime.

oang avec afp

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L'ancien président Hu Jintao évacué

L'ancien président chinois Hu Jintao a été escorté contre son gré vers la sortie samedi, lors de la cérémonie de clôture du congrès du Parti communiste, un incident très inhabituel.

Hu Jintao, qui a présidé la Chine de 2003 à 2013 et est considéré comme un réformateur, a été incité par des employés à se lever de son siège, situé à côté de Xi Jinping au premier rang du Palais du peuple.

Un employé tente de prendre par le bras l'ex-président de 79 ans, qui a paru affaibli, mais ce dernier refuse. Cet homme essaie ensuite de le soulever par les aisselles, mais le prédécesseur de Xi Jinping continue à résister.

Hu Jintao tente d'embarquer des documents posés sur son pupitre, qui semblent appartenir au numéro un chinois. Xi Jinping les tient fermement. S'ensuit une conversation d'environ une minute entre l'employé et Hu Jintao. Ce dernier se laisse finalement convaincre de quitter les lieux, visiblement à contre-coeur. Tenu au bras, l'ancien président est escorté vers la sortie.

Les médias d'Etat ont ensuite rapporté que l'ex-dirigeant ne se sentait pas très bien, ce qui explique ce départ précipité. Mais, alors que toute référence récente au nom de l'ancien président semble aussi avoir été censurée sur l'internet chinois, l'explication peine à convaincre.