"Aujourd'hui des milliers de personnes affichent leur solidarité aux courageuses femmes et aux manifestants en Iran", a affirmé la ministre allemande de la Famille, l'écologiste Lisa Paus, sur Twitter. "Nous sommes à vos côtés", a-t-elle ajouté.
Parmi les participants à cette manifestation organisée par un collectif de femmes, certains ont brandi des affiches avec le slogan "Women, Life, Freedom" (Femmes, Vie, Liberté, ndlr), d'autres des drapeaux kurdes.
Sous un soleil radieux, les manifestants ont marché au coeur de la ville dans le calme, a indiqué la police qui a compté les manifestants à bord d'un hélicoptère.
Au moins 122 morts
Depuis plus d'un mois, des manifestations de grande ampleur ont lieu en Iran, déclenchées par la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini après son arrestation, selon des ONG. De nouveaux défilés ont eu lieu samedi mais il est difficile d'en évaluer l'ampleur en raison des restrictions d'accès à Internet imposées par les autorités. Elles ont été accompagnées également de grèves.
Mahsa Amini, 22 ans, était décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique, où le voile est obligatoire pour toutes les femmes dans l'espace public.
La répression des protestations, les plus importantes en Iran depuis celles de 2019 contre la hausse du prix de l'essence, ont fait au moins 122 morts dont des enfants, selon l'Iran Human Rights (IHR) basée à Oslo.
Les "émeutes" ayant suivi la mort de Mahsa Amini connaissent leur "derniers jours", a de son côté affirmé samedi un responsable du ministère iranien de l'Intérieur.
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boi avec afp
Des centaines d'Iraniens à Genève pour demander la fin du régime
"Nous sommes l'Iran, la République islamique ne l'est pas". Environ 250 Iraniens de Suisse ont appelé samedi sur la Place des Nations à Genève à la fin du "régime des mollahs". Et au soutien des féministes suisses au peuple iranien.
L'affluence était deux fois moins importante qu'il y a trois semaines. Mais les centaines de personnes présentes entonnaient à l'unisson les chants devenus symboliques de la révolte iranienne depuis le décès de la jeune Mahsa Amini.
"Foulard ou pas, c'est mon choix", scandaient les participants, constitués largement de femmes mais également de nombreux hommes. Même si le slogan "Femme, vie, liberté", qui est désormais le cri de ralliement en Iran, est répété presque chaque minute, la contestation dépasse les droits des femmes.
"A bas, à bas Khamenei", lançaient notamment les manifestants, appelant le guide suprême iranien Ali Khamenei à "dégager". Parmi eux, quelques dizaines avaient déjà défilé en début d'après-midi depuis le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme à la Place des Nations. Sur leurs pancartes, des appels à acheminer le président Ebrahim Raïssi, considéré comme un "meurtrier de masse", à la Cour pénale internationale.
Plus de 10'000 personnes à Washington
Des milliers de personnes, dont beaucoup d'Iraniens, ont défilé samedi dans la capitale américaine Washington en soutien aux manifestations en Iran. Elles ont marché jusqu'à la Maison-Blanche avec pour mot d'ordre: "Femmes, vie, liberté".
Parti en fin d'après-midi du National Mall, grande esplanade du centre-ville, le cortège aux couleurs du drapeau iranien s'est dirigé sous le soleil jusqu'à la Maison-Blanche, en scandant "nous voulons la liberté" ou encore "justice pour l'Iran".
"C'est la cinquième manifestation hebdomadaire que nous faisons à Washington et je crois que c'est la plus grosse", a déclaré à l'AFP l'un des organisateurs. Sans vouloir s'avancer sur un chiffre définitif, il a estimé qu'il serait "au-dessus de 10'000" personnes.