Giorgia Meloni prend les rênes de l'Italie et rencontre Emmanuel Macron dans la foulée
Un siècle après l'arrivée au pouvoir de Benito Mussolini en Italie, Giorgia Meloni, ex-admiratrice du Duce, a été accueillie dimanche matin au palais Chigi, siège du gouvernement, par son prédécesseur Mario Draghi.
Celui-ci lui a souhaité la "bienvenue" avant un long tête-à-tête de plus d'une heure.
A l'issue de cet entretien, l'ex-président de la Banque centrale européenne, très apprécié sur la scène internationale, a remis symboliquement à la nouvelle cheffe de l'exécutif la clochette utilisée par le président du Conseil pour réguler les débats en conseil des ministres.
La dirigeante du parti Fratelli d'Italia a ensuite présidé le premier Conseil des ministres du gouvernement le plus à droite du pays depuis la naissance de la République en 1946.
Rencontre avec Emmanuel Macron
Puis, à l'occasion de son premier tête-à-tête avec un dirigeant étranger, Giorgia Meloni a rencontré en soirée le président français Emmanuel Macron, de passage à Rome pour un forum international sur la paix. Après une discussion organisée en toute discrétion et loin des caméras, le dirigeant français a promis de travailler avec Giorgia Meloni avec "dialogue et ambition". "En Européens, en pays voisins, en peuples amis, avec l’Italie nous devrons poursuivre tout le travail engagé", a-t-il tweeté.
Samedi, l'Union européenne, inquiète face à l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite en Italie, s'est dit prête à "coopérer" avec le nouveau gouvernement. Les trois grandes institutions de l'UE l'ont félicitée: Ursula von der Leyen pour la Commission européenne, le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente du Parlement européen Roberta Metsola.
Giorgia Meloni les a aussitôt remerciés, se disant "prête et impatiente de travailler ensemble".
Le pape prie pour "l'unité" du pays
"Aujourd'hui, aux débuts d'un nouveau gouvernement, nous prions pour l'unité et la paix de l'Italie", a de son côté déclaré le pape François à l'issue de sa traditionnelle prière dominicale place Saint-Pierre.
C'est samedi au palais romain du Quirinal que la nouvelle Première ministre et ses 24 ministres (dont seulement six femmes) ont "juré de respecter la Constitution et les lois" devant le président Sergio Mattarella.
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La Romaine de 45 ans, qui a remporté une victoire historique aux élections législatives du 25 septembre, a réussi à rendre respectable son parti Fratelli d'Italia (Frères d'Italie) pour accéder au pouvoir.
La majorité absolue au Parlement
Elle dispose avec ses partenaires de coalition, le dirigeant populiste de la Ligue antimigrants Matteo Salvini et le chef déclinant de Forza Italia Silvio Berlusconi, de la majorité absolue tant à la Chambre des députés qu'au Sénat.
De nombreux défis l'attendent, essentiellement économiques, à commencer par l'inflation et la dette dont le ratio est le plus élevé de la zone euro après la Grèce.
La composition du nouveau gouvernement reflète le désir de rassurer les partenaires de Rome. L'ex-président du Parlement européen Antonio Tajani a été nommé aux Affaires étrangères, avec le titre de vice-Premier ministre, tandis que Giancarlo Giorgetti, un représentant de l'aile modérée de la Ligue, déjà ministre dans le gouvernement sortant de Mario Draghi, hérite du portefeuille de l'Economie.
oang/boi avec afp