L'UE, l'Otan et l'économie au coeur du premier discours de Giorgia Meloni au parlement
L'Italie fait "pleinement partie de l'Europe et du monde occidental", a affirmé Giorgia Meloni mardi avec force lors de son discours de politique générale devant les députés.
La nouvelle Première ministre italienne, qui compte dans sa coalition des partenaires prorussses, notamment le chef de Ligue Matteo Salvini et le leader de Forza Italia Silvio Berlusconi, a promis que l'Italie resterait "un partenaire fiable de l'Otan en soutien à l'Ukraine qui s'oppose à l'agression de la Russie".
Dans la soirée, les députés ont voté la confiance envers le nouveau gouvernement de Giorgia Meloni. Le vote, qui sera suivi d'une procédure similaire au Sénat mercredi, était purement procédural, Mme Meloni disposant à la Chambre des députés d'une confortable majorité.
Soutien à l'Ukraine
"Céder au chantage (du président russe Vladimir) Poutine sur l'énergie ne résoudrait pas le problème, cela l'aggraverait ouvrant la voie à de nouvelles prétentions et chantages et de futures augmentation (du prix) de l'énergie encore plus importantes que celles que nous avons connues ces derniers mois", a-t-elle estimé.
En ce qui concerne l'Union européenne, elle expliqué que l'approche italienne n'était pas de "freiner et saboter l'intégration européenne" mais de faire mieux fonctionner la machine communautaire. "L'Italie va respecter les règles" européennes, a-t-elle également assuré, même si Rome veut aussi "contribuer à changer celles qui ne fonctionnent pas".
L'UE est "une maison commune pour affronter les défis que les Etats membres peuvent difficilement affronter seuls", a-t-elle ajouté, jugeant que l'UE n'a pas fait assez dans ce domaine dans le passé.
Le discours de Giorgia Meloni, première femme cheffe de gouvernement de l'Histoire italienne qui a pris ses fonctions dimanche, sera suivi d'un vote de confiance, mardi soir à la Chambre des députés et mercredi au Sénat. La successeuse de Mario Draghi, auquel elle a d'ailleurs rendu hommage dans son discours, est assurée de remporter la confiance puisque sa coalition dispose de la majorité absolue dans les deux Chambres.
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Dette colossale
Alors que l'inflation fait rage, elle s'est engagée en "priorité" à "renforcer les mesures de soutien aux ménages et entreprises, aussi bien pour les factures énergétiques que pour le carburant". "Un engagement financier qui drainera grande partie des ressources disponibles", a-t-elle reconnu.
L'inflation a augmenté de 8,9% sur un an en septembre et l'Italie a été particulièrement touchée par la crise énergétique en raison de sa dépendance aux importations de gaz russe.
Paradoxalement, alors que son parti avait campé dans une opposition frontale au gouvernement de Mario Draghi, son programme s'inscrit dans la continuité de celui de l'ex-chef de la Banque centrale européenne (BCE), au moins dans le domaine économique. Elle a en effet confié le portefeuille crucial de l'Economie à un ex-ministre de Mario Draghi, Giancarlo Giorgetti, représentant de l'aile modérée de la Ligue.
Sa démarche vise à rassurer aussi bien les marchés que Bruxelles et les partenaires européens de la troisième économie de la zone euro, dont la croissance dépend des près de 200 milliards d'euros de subventions et de prêts accordés par l'Union européenne dans le cadre de son fonds de relance post-pandémie.
Ces fonds dépendent d'une série de réformes, allant de la justice à la numérisation de l'administration publique, qui doivent être mises en oeuvre d'ici à 2026.
Cette manne est indispensable pour un pays dont la dette atteint 150% du PIB, soit le ratio le plus élevé de la zone euro après la Grèce, et qui devrait entrer en récession en 2023, selon les prévisions du Fonds monétaire international.
Les nombreux défis qui attendent son gouvernement sont donc essentiellement économiques, à commencer par l'inflation et la dette publique.
ats/fgn