L'atteinte à l'environnement est plutôt une sorte de dommage collatéral, lié à la fois au lieu où les explosions se sont produites et aux caractéristiques particulières de la mer Baltique à cet endroit.
Commençons par le lieu. L'incident s'est déroulé au large de l'île danoise de Bornholm, à proximité immédiate d'une poubelle sous-marine. En 1947, d'énormes quantités d'armes chimiques, appartenant à l'Allemagne désarmée après la Seconde Guerre mondiale, y sont envoyées par le fond.
Ces armes contenaient quelque 11'000 tonnes d'agents chimiques comme le très radioactif césium 137, d'autres éléments toxiques et des métaux lourds (du mercure, du cadmium et du plomb). Après 75 ans passés sous l'eau, il est plus que probable que les conteneurs aient rouillé et que leur contenu se soit disséminé dans les sédiments alentours.
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Sédiments en suspension
Venons-en aux caractéristiques de cette région de la Baltique. A cet endroit, les sédiments qui couvrent le fond de la mer sont très légers, sableux, presque comme de la poussière. Les explosions et les turbulences créées par le flux de méthane qui s'échappait ont probablement envoyé des masses entières de ces sédiments dans la colonne d'eau.
Et, avec eux, les éléments toxiques qu'ils contiennent. Pire, ces alluvions devraient rester longtemps en suspension et ne pas se diluer. En effet, il y a très peu de courants et de marées à cet endroit de la Baltique.
Surveillance de la faune et de la flore
Des navires de recherche allemands, danois et suédois se sont rendus sur le site pour effectuer des prélèvements d'eau.
Dans quelque temps, les poissons, le plancton et les algues seront analysés pour avoir une idée de l'étendue des dégâts sur la biodiversité. Ces dommages restent pour l'heure éventuels. Ils pourraient toutefois être très importants.
Silvio Dolzan/ami