En vigueur depuis 1955, la neutralité est devenue l'un des piliers de l'identité autrichienne. Le pays s'est engagé à ne rejoindre aucune alliance militaire et à ne pas accueillir de bases étrangères sur son sol. Cette doctrine est célébrée en grande pompe lors de la fête nationale le 26 octobre.
Mais l'Autriche est membre de l'Union européenne (UE). Le pays soutient donc l'ensemble des sanctions contre Moscou, même s'il refuse de livrer des armes à l'Ukraine.
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Débat demandé
Pour certains spécialistes et diplomates, ce conflit nécessite de s'interroger sur la pertinence de la neutralité. Selon eux, le principe est une fiction qui ne protège pas le pays. Dans une lettre ouverte, ils demandent au gouvernement d'ouvrir le débat sur cette question.
Cette requête est pour l'heure restée lettre morte. D'après le gouvernement, la neutralité du pays est intangible et la priorité est la recherche de partenariats avec d’autres pays de l'UE qui n’appartiennent pas à une alliance militaire, comme Chypre ou Malte.
Consciente de la faiblesse de son armée, l'Autriche vient toutefois de prendre une décision historique: la hausse de son budget militaire. Il augmentera progressivement pour atteindre 1,5% du PIB en 2027 (contre 0,6% aujourd'hui).
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Extrême droite mécontente des sanctions
Toutefois, pour l'extrême droite, le pays est déjà allé trop loin. Le FPÖ, lié il y a encore quelques mois par un accord de partenariat à Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine, voit dans le soutien aux sanctions une remise en cause de la neutralité du pays.
Cette position trouve un certain écho dans la société autrichienne. Selon un récent sondage, un tiers des Autrichiennes et Autrichiens seraient contre les sanctions, un chiffre qui grimpe à 87% parmi l'électorat du FPÖ.
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Vianey Lorin/ami