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En France, des bénévoles démontent une station de ski à l'abandon

Avec le réchauffement climatique, certaines stations doivent renoncer à leur téléski. Exemple dans les alpes françaises
Avec le réchauffement climatique, certaines stations doivent renoncer à leur téléski. Exemple dans les Alpes françaises / 19h30 / 2 min. / le 1 novembre 2022
En France, une centaine de petites stations de ski sont à l'arrêt et, comme en Suisse, le démantèlement des installations ne va pas de soi. A Saint-Firmin, entre Grenoble et Gap, ce sont finalement des volontaires qui se sont attelés à la tâche.

Il aura fallu trois ans pour monter l'opération. Le temps de réunir les 26'000 francs nécessaires, avec des fonds publics et du mécénat. Le temps surtout d'obtenir le feu vert des différents propriétaires du terrain et des équipements.

En France, dans la commune de Saint-Firmin, dans les Hautes-Alpes, le vieux téléski a été démonté ce week-end par des bénévoles, des employés de la mairie et une entreprise prestataire. Il y avait dix-sept ans qu'il avait été mis à l'arrêt en raison du manque de neige dans cette petite station située à 1500 mètres d'altitude.

Coeur gros

Sur place, les gens ont le coeur gros. Comme des dizaines de stations construites en France avec le "plan neige" dans les années 1960, Saint-Firmin faisait partie de la vie locale. "On remontait la pente en damant et une fois qu'on avait damé, on pouvait redescendre", se souvient un habitant de la région rencontré par le 19h30 de la RTS. "Il y a quinze ans, la dernière fois où il a été rouvert parce qu'on avait les bonnes conditions d'enneigement, ça a été pris d'assaut par tous les gens de Saint-Firmin et des environs", ajoute-t-il.

On voit des bidons dans lesquels il devait y avoir des huiles qui traînaient... Si on n'intervient pas, à terme, ça va finir par se retrouver dans l'environnement.

Nicolas Masson, administrateur de l’association Mountainwilderness

"On sent qu'il y a une émotion de la part des habitants qui ont perdu un patrimoine qui leur était cher, mais on nettoie la montagne. Il y a un changement et il faut accepter le changement", relève de son côté Anouk Finet, gardienne de refuge dans le Vercors.

Terrain libéré

"Les gens vont continuer à venir non pas parce qu'il y a de l'aménagement, de l'infrastructure, mais parce qu'il n'y a rien. Le sentiment de nature sauvage, préservée, non aménagée, non artificialisée, c'est quelque chose qui est recherché", estime Nicolas Masson, administrateur de l'association Mountainwilderness.

Au bout de deux jours de travail, les six pylônes, les gares de départ et d'arrivée abandonnés à flanc de montagne, comme une ville fantôme, moteur et perches intacts, ont disparu. Le terrain se retrouve libre, sans cicatrice, rendu au pâturage.

Reportage TV: Adeline Percept (en France)

Adaptation web: jgal

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