Renversé en avril par une motion de censure, Imran Khan a pris depuis vendredi la tête d'une "longue marche" sur la capitale Islamabad, pour obtenir la tenue d'élections anticipées.
L'ancien champion de cricket a été blessé quand des coups de feu ont éclaté dans la foule, près de la ville de Gujranwala (Est), a indiqué à l'AFP l'un de ses proches conseillers, Raoof Hasan.
"Imran Khan a été blessé au pied. Il est dans un état stable", a-t-il déclaré, affirmant qu'il s'agissait d'une "tentative de le tuer, de l'assassiner".
Un assaillant a été abattu et un autre appréhendé par la police, a précisé le conseiller.
Blessé de plusieurs balles
Dans un tweet, le président pakistanais, Arif Alvi, a dénoncé une "odieuse tentative d'assassinat". "Je remercie Allah qu'il soit en sécurité, mais blessé de plusieurs balles dans la jambe et espérons que ce ne soit pas critique".
Le Pakistan est aux prises depuis des décennies avec des mouvements islamistes violents qui contestent l'influence du pouvoir central, et les assassinats politiques ont émaillé l'histoire du pays.
En 2007 Benazir Bhutto, la première femme de l'ère moderne à avoir dirigé un pays musulman, a été assassinée dans un attentat dont les commanditaires n'ont jamais été identifiés.
Chaque jour depuis le début cette marche, Imran Khan, 70 ans, est monté sur un conteneur placé sur un camion pour s'adresser à des milliers de ses partisans venus des villes traversées.
Malgré son éviction, Imran Khan conserve un large soutien dans la population. Depuis avril, il a organisé de vastes rassemblements dans tout le pays - attirant des dizaines de milliers de supporteurs - pour faire pression sur la fragile coalition au pouvoir.
>> Lire aussi : Le Premier ministre pakistanais Imran Khan renversé par une motion de censure
Prêt à mourir pour son pays
Il ne cesse de ressasser sa thèse selon laquelle sa chute aurait été le fruit d'une "conspiration" ourdie par les États-Unis, et critique sans répit le gouvernement de son successeur, Shehbaz Sharif.
Imran Khan était arrivé au pouvoir en 2018, après la victoire aux législatives du PTI, sur une plateforme populiste mêlant promesses de réformes sociales, conservatisme religieux et lutte contre la corruption.
Mais sous son mandat, la situation économique s'est dégradée et il a perdu l'appui de l'armée, qui était accusée d'avoir contribué à le faire élire.
Ces derniers mois, il s'était plusieurs fois déclaré prêt à mourir pour son pays, et son entourage a souvent fait état de menaces à son encontre.
>>Lire aussi Le Pakistan se réveille dans le chaos électoral au lendemain des législatives
afp/miro