Selon l'état-major interarmées sud-coréen, trois missiles balistiques, deux missiles à courte portée suivis d'un ICBM, ont été tirés jeudi matin par le Nord en direction de la mer du Japon.
"Le lancement d'un ICBM par la Corée du Nord s'est vraisemblablement soldé par un échec" pendant la séparation du deuxième étage de la fusée, a affirmé l'armée sud-coréenne. Le missile a parcouru 760 km à une altitude maximale de 1920 km et à la vitesse de Mach 15 (15 fois la vitesse du son).
Les deux autres missiles ont parcouru environ 330 km à Mach 5 et à une altitude maximale de 70 km.
"Un outrage"
Les sirènes d'alerte aérienne ont retenti pour le deuxième jour consécutif dans l'île sud-coréenne d'Ulleungdo, située à 120 km à l'est de la péninsule coréenne, ont rapporté les médias locaux.
Une alerte a également été déclenchée dans le nord du Japon même si, contrairement à ce qu'avaient affirmé dans un premier temps les autorités, le missile n'a pas survolé l'archipel. Selon le ministre de la défense Yasukazu Hamada, le projectile a "disparu au-dessus de la mer du Japon".
"Le barrage continu de missiles jour après jour est un outrage et ne peut être toléré", a déclaré jeudi le premier ministre japonais Fumio Kishida.
23 missiles tirés par la Corée du Nord
Le 4 octobre, un missile balistique nord-coréen avait survolé le Japon pour la première fois en cinq ans. Mercredi, la Corée du Nord avait déjà tiré 23 missiles, dont l'un avait franchi la "ligne de limite du Nord" (NLL) qui prolonge en mer la frontière terrestre intercoréenne, tout en restant dans les eaux internationales.
Selon l'armée sud-coréenne, c'était la première fois depuis la fin de la guerre de Corée en 1953 qu'un projectile nord-coréen terminait sa course aussi près des eaux territoriales du Sud.
Excercices américano-sud-coréens
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a estimé que ces tirs constituaient "une invasion territoriale de fait". Cette démonstration de force par Pyongyang intervient au moment où la Corée du Sud et les Etats-Unis mènent les plus importants exercices aériens de leur histoire dans la région.
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a dénoncé pour sa part "le tir illégal et déstabilisateur d'un missile balistique intercontinental la nuit dernière ainsi que des tirs additionnels de missiles aujourd'hui", lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue sud-coréen Lee Jong-Sup.
Les deux alliés ont décidé jeudi de prolonger ces exercices "compte tenu des récentes provocations du Nord", a annoncé l'armée sud-coréenne.
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"Opérations de décapitation"
Selon des analystes, l'exercice, baptisé "Tempête vigilante" ("Vigilant Storm"), inquiète particulièrement Pyongyang car il mobilise des avions furtifs F-35A et F-35B. Des appareils qui "pourraient être utilisés dans des opérations de décapitation" du régime de Kim Jong Un, a fait valoir Go Myong-hyun, chercheur à l'Asan Institute for Policy Studies.
Durant l'été 2022, des informations faisant état d'entraînements américano-sud-coréens à des "frappes de décapitation" éclair contre les dirigeants nord-coréens avaient en effet circulé.
De quoi aggraver les craintes de Pyongyang qui considère déjà les fréquentes manoeuvres conjointes entre les armées américaine et sud-coréenne comme des répétitions générales à une invasion de son territoire.
afp/hkr