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Jordan Bardella devrait remplacer samedi Marine Le Pen à la tête du RN

Pour la première fois le président du Rassemblement National ne sera pas un membre de la famille Le Pen
Pour la première fois le président du Rassemblement National ne sera pas un membre de la famille Le Pen / Forum / 2 min. / le 3 novembre 2022
Jordan Bardella devrait accéder samedi à la présidence du RN, signant une mise en retrait de l'appareil de la part de Marine Le Pen, la finaliste de la présidentielle qui conserve intactes ses ambitions élyséennes.

Le résultat du vote des adhérents, qui sera révélé lors d'un congrès à la maison de la Mutualité à Paris, doit mettre fin à un faux suspense: après trois mois de campagne, nul n'imagine que le président par intérim Jordan Bardella, qui fait face au maire de Perpignan Louis Aliot, puisse échouer à se faire élire à la tête de l'ex-Front national.

"La question, c'est l'ampleur de sa victoire", résume un cadre, alors que l'eurodéputé s'est fixé pour objectif d'obtenir au moins 67,65% des voix, le score obtenu par Marine Le Pen face à Bruno Gollnisch pour succéder à Jean-Marie Le Pen il y a onze ans.

Fulgurante ascension

Le sacre annoncé de Jordan Bardella doit parachever une fulgurante ascension entamée en 2019 lorsqu'il avait pris la tête de la liste RN aux Européennes, avant de rafler la présidence par intérim du parti l'année dernière.

Jordan Bardella devrait remplacer samedi Marine Le Pen à la tête du RN [EPA - Christophe Petit Tesson]
Jordan Bardella devrait remplacer samedi Marine Le Pen à la tête du RN [EPA - Christophe Petit Tesson]

Originaire de Seine-Saint-Denis, celui qui a fêté mi-septembre ses 27 ans s'est surtout révélé lors de la campagne présidentielle au gré de débats télévisés où son aisance et son habileté ont parfois mis en difficulté des contradicteurs chevronnés.

Populaire auprès de la base militante, Jordan Bardella loue sa "relation singulière d'une confiance inestimable" avec Marine Le Pen, à qui il jure régulièrement fidélité et loyauté.

Accointances politiques sulfureuses

Au-delà de ses propres ambitions, c'est sa ligne, voire ses amitiés politiques que mettent en exergue ses détracteurs, l'eurodéputé étant soupçonné d'accointances avec les "identitaires" et d'une trop grande mansuétude envers ceux qui étaient partis chez Eric Zemmour.

Mi-octobre, son empressement à vouloir participer à une manifestation initiée par Reconquête! après la mort de la jeune Lola à Paris - il y a renoncé in extremis - a accentué le trouble, au mieux sur ses capacités d'appréciation de la situation politique, au pire sur ses véritables desseins.

L'expérience de Louis Aliot ne suffira pas

Louis Aliot ne s'y est pas trompé, le mois dernier, en rédigeant une tribune pour fustiger "les excès pratiqués par le Front national d'un autre temps", les "identitaristes" et, surtout, "les adeptes du grand remplacement", une expression que seul Jordan Bardella a reprise à son compte, en août 2021.

Le maire de Perpignan, le seul élu RN à la tête d'une ville de plus de 100'000 habitants, a eu beau jurer qu'il ne visait qu'Eric Zemmour et ses partisans, son attaque envers son adversaire est apparue transparente.

Celui qui fut dans les années 90 patron du Front national de la jeunesse entend poursuivre l'entreprise de "dédiabolisation" entamée par Marine Le Pen. Il met en avant son expérience et ses responsabilités d'élu local autant qu'une forme d'ouverture politique.

furr avec afp

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