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Giorgia Meloni fait prudemment ses premiers pas à Bruxelles

Giorgia Meloni a soigné ses relations avec Ursula von der Leyen à Bruxelles. [EPA - Stéphanie Lecocq]
Giorgia Meloni fait prudemment ses premiers pas à Bruxelles / Le Journal horaire / 19 sec. / le 3 novembre 2022
Giorgia Meloni a entamé jeudi à Bruxelles ses rencontres avec les dirigeants de l'Union européenne. C'est le premier déplacement à l'étranger de la nouvelle première ministre italienne d'extrême droite depuis sa prise de fonction.

Le premier déplacement de la dirigeante souverainiste de 45 ans, qui s'est engagée à défendre avant tout les intérêts italiens, est scruté avec attention, sur fond de crise énergétique qui met à l'épreuve la résistance du bloc.

"L'Italie a toujours joué un rôle central au sein de l'UE", a tweeté la présidente du parlement européen Roberta Metsola au début de leur rencontre. "Avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les prix de l'énergie au plus haut et l'inflation en hausse, nous devons plus que jamais rester unis. Nous sommes plus forts si nous sommes ensemble", a-t-elle ajouté.

"Je suis très heureuse d'avoir choisi Bruxelles pour mon premier déplacement international, et en particulier d'être ici, au Parlement européen", a déclaré la dirigeante souverainiste de 45 ans, lors de sa rencontre avec Roberta Metsola.

La première femme cheffe de gouvernement en Italie, à la tête du gouvernement le plus à droite depuis l'après-guerre, devait ensuite rencontrer la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, puis le président du Conseil européen (institution représentant les Etats membres) Charles Michel.

"La voix de l'Italie en Europe sera forte: nous sommes prêts à affronter les grands dossiers, en commençant par la crise énergétique, en oeuvrant à une solution rapide et efficace afin de soutenir les familles et les entreprises et mettre un terme à la spéculation", a écrit la dirigeante italienne sur Twitter avant cette série de rencontres qui sont son baptême du feu sur la scène internationale.

Pragmatique

Son face-à-face avec Ursula von der Leyen sera le premier depuis le tollé provoqué en Italie par les propos de la présidente de la Commission, qui avait mis en garde avant les élections dans la péninsule contre les conséquences auxquelles s'exposerait l'Italie en cas de dérive par rapport aux principes démocratiques.

Selon le politologue Lorenzo Codogno, la dirigeante italienne se présente à Bruxelles sans intentions guerrières: "Meloni est pragmatique et veut être perçue comme une dirigeante modérée", a-t-il expliqué à l'AFP.

Celle qui dirige la troisième économie de la zone euro devrait mettre l'accent sur l'urgence de mesures européennes pour réduire les prix de l'énergie, un combat déjà amorcé par son prédécesseur Mario Draghi.

"Comprendre les intentions de Meloni"

Les dirigeants européens espèrent saisir l'occasion pour "mieux comprendre les intentions de Meloni", analyse pour l'AFP Sébastien Maillard, directeur de l'Institut Jacques Delors.

"Au-delà des messages d'apaisement" sur l'ancrage de Rome dans le monde occidental et dans l'Otan et sa prise de distance avec le fascisme, "elle est restée finalement assez floue sur ce qu'elle veut faire".

Il sera difficile pour Bruxelles d'éviter à terme un affrontement sur l'immigration, thème de prédilection de l'extrême droite en Italie, qui est l'une des principales portes d'entrée des migrants en Europe.

furr avec ats

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