Deux sites de production de méthanol vert devraient se construire en Andalousie et en Galice. Au-delà des retombées économiques et des emplois créés, ce gigantesque projet rappelle la volonté affichée et assumée du gouvernement espagnol de devenir un acteur majeur de la politique verte et des énergies renouvelables.
Longtemps isolée sur le plan énergétique de par sa position géographique, l'Espagne parvient désormais, avec la guerre en Ukraine, à faire valoir ses avantages: indépendance par rapport au gaz russe et 47% de la production d'électricité assurée par les énergies renouvelables.
10 milliards d'euros investis
Depuis plusieurs mois, le gouvernement espagnol martèle aussi son intérêt pour l'hydrogène vert et son ambition de devenir un gros producteur. La future construction du gazoduc sous-marin entre Barcelone et Marseille, annoncée en octobre, pour transporter de l'hydrogène vert, s'inscrit donc directement dans les objectifs de l'Espagne.
Au total, dix milliards d'euros pourraient être investis dans ce vaste projet, entre le financement public et les partenaires privés.
Six millions de tonnes par an
"Maersk a besoin d'environ six millions de tonnes de méthanol vert par an" pour atteindre son objectif de réduction d'émissions de CO2 d'ici à 2030 et de "quantités encore plus importantes" pour atteindre à terme son objectif de neutralité carbone, précise le groupe dans un communiqué.
Le transport maritime émet chaque année plus d'un milliard de tonnes de CO2, soit environ 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon l'Organisation maritime internationale (OMI), qui a fixé comme objectif de réduire ces émissions de 50% d'ici à 2050 par rapport au niveau de 2008.
Valérie Demont/hkr