"Nous fermons les écoles primaires à partir de demain (samedi) jusqu'à ce que la situation de la pollution s'améliore", a déclaré à la presse le ministre en chef de Delhi, Arvind Kejriwal. "Aucun enfant ne doit souffrir de quelque manière que ce soit", a-t-il souligné.
Selon la société suisse de surveillance de la qualité de l'air IQAir, le niveau de particules PM 2,5, les plus dangereuses, était vendredi 25 fois supérieur au niveau maximum fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Un phénomène qui se reproduit chaque hiver
Chaque hiver, l'air étant plus frais, un brouillard jaunâtre et toxique, alimenté par les brûlis agricoles, les émissions industrielles et celles du transport routier, stagne et persiste dans la mégapole de 20 millions d'habitants.
New Delhi est régulièrement classée parmi les villes les plus polluées du monde. Vendredi, elle figurait en tête de la liste d'IQAir des grandes villes où l'air est le plus vicié.
Quelque 1,67 million de décès par an
En 2020, une étude du Lancet avait attribué 1,67 million de décès à la pollution atmosphérique en Inde en 2019, dont près de 17'500 dans la capitale. Les autorités de Delhi annoncent régulièrement différents plans destinés à réduire la pollution, mais ils demeurent sans grand effet.
Les brûlis agricoles à travers l'Etat du Pendjab et d'autres Etats indiens sont en principe interdits, mais les agriculteurs restent indifférents aux appels en faveur de pratiques non polluantes.
Selon l'agence indienne de surveillance de la qualité de l'air, les brûlis agricoles étaient responsables d'un tiers de la pollution atmosphérique à Delhi jeudi.
afp/oang
La situation prend un tour politique
Cette année, la situation a pris un tour politique, la capitale indienne et le Pendjab étant gouvernés par le parti Aam Aadmi (AAP), rival du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) du Premier ministre Narendra Modi.
"Ce n'est pas le moment de faire des reproches et de lancer des accusations", a déclaré le ministre en chef de Delhi, Arvind Kejriwal, flanqué du ministre en chef du Pendjab, Bhagwant Mann.
Mercredi, le ministre de l'Environnement Bhupender Yadav, membre du BJP, avait déploré sur Twitter que "le Pendjab, un Etat dirigé par l'AAP, (connaisse) une augmentation de plus de 19% des brûlis agricoles par rapport à 2021". "Nous savons qui transforme Delhi en chambre à gaz", avait-il déclaré.