Depuis le début de la semaine, les marchés financiers sont en pleine effervescence après une première rumeur véhiculée par des fonds d'investissements chinois quant à une éventuelle levée des mesures sanitaires en Chine, évoquant un allégement des restrictions en mars 2023.
Cette première excitation des marchés a rapidement été douchée par un porte-parole du gouvernement. La commission nationale de la santé chinoise a en outre estimé mercredi que la Chine devrait continuer de respecter scrupuleusement la stratégie "zéro-Covid".
Cette politique très restrictive passe notamment par une limitation stricte des échanges, avec des vols internationaux toujours réduits à la portion congrue et une quarantaine obligatoire, en plus des tests PCR de dépistages requis avant l'embarquement, mais aussi à l'arrivée en Chine.
Selon certaines sources au fait du dossier, la quarantaine pourrait bientôt être ramenée à sept ou huit jours, contre dix actuellement.
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"Bientôt des changements significatifs"
Vendredi, les propos de Zeng Guang, un ancien responsable sanitaire chinois - jugeant probable un assouplissement dans les prochains mois, notamment la réduction de la quarantaine pour les voyageurs arrivant en Chine - ont à nouveau dopé les actions boursières, preuve de l'impatience de certains investisseurs après trois ans de pandémie.
"La situation est en train de changer maintenant et la stratégie 'zéro-Covid dynamique' de la Chine va donc aussi connaître bientôt des changements significatifs", a déclaré l'ancien chef épidémiologiste des Centres chinois pour le contrôle et la prévention des maladies.
Zeng Guang a souligné que les conditions permettant d'envisager une réouverture de la Chine "s'accumulaient", en citant par exemple les nouveaux vaccins ou encore les progrès des recherches chinoises sur des traitements antiviraux.
Interrogé sur l'éventualité d'une réouverture de la Chine après la fin de la session plénière annuelle du Parlement chinois - qui se tient généralement en mars à Pékin pendant une dizaine de jours - Zeng Guang a expliqué qu'une série de nouvelles mesures seraient mises en place dans les cinq à six mois à venir, sans donner davantage de précisions.
Luxe, matières premières et technologies en profitent
Face aux spéculations persistantes d'une réouverture prochaine de la deuxième économie mondiale, les valeurs de luxe, des matières premières et du secteur des technologies se sont particulièrement illustrées vendredi.
La Bourse de Paris, par exemple, a rebondi de 2,77%, largement tirée par le secteur du luxe qui a profité de ces spéculations.
"Il semble que la Chine pourrait mettre fin à une politique restrictive qui concerne ses compagnies aériennes" et "qu'un vaccin à ARN messager serait en train d'être approuvé en Chine pour les résidents étrangers", détaille Raphaël Thuin, responsable des stratégies de marchés des capitaux de Tikehau Capital.
"La Chine est un sujet d'inquiétude pour les marchés car on sait que sa politique restrictive ralentit la croissance" du pays, rappelle-t-il.
Xi Jinping, seul maître pour décider
S'il est probable que le Parti communiste chinois songe aux différents moyens d'assouplir sa politique draconienne et de sortir du piège du zéro-Covid, toute mise en oeuvre dépendra de la seule volonté de Xi Jinping qui, pour l'heure, se félicite de sa politique de lutte contre le Covid-19.
Même si la Chine devait effectivement décider la fin du régime zéro-Covid, les autorités devraient intensifier les efforts de vaccination et déployer de nouveaux vaccins ou médicaments plus efficaces que ceux développés jusqu'à présent.
Le risque de propagation incontrôlée en cas d'ouverture soudaine est tel que toute relaxe sera vraisemblablement lente et très progressive.
Pour l'heure, la fin du zéro-Covid en Chine ne reste donc qu'un lointain espoir.
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jfe avec les agences