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Coup d'envoi de la COP27 en Egypte pour réveiller le combat pour le climat

À la COP27, des engagements fermes sont attendus
À la COP27, des engagements fermes sont attendus / 19h30 / 2 min. / le 6 novembre 2022
La conférence mondiale de l'ONU sur le climat s'est ouverte dimanche à Charm el-Cheikh, en Egypte, pour tenter de donner un nouveau souffle à la lutte contre le réchauffement climatique et ses impacts. Les ONG suisses réclament une transition écologique rapide et équitable.

"L'Egypte ne s'épargnera aucun effort", a assuré en ouverture le ministre des Affaires étrangères Sameh Choukri, qui préside la COP27.

"Nous devons être clairs, aussi difficile que soit le moment actuel, l'inaction équivaut à de la myopie et ne peut que retarder la catastrophe climatique", a de son côté affirmé le président sortant de la précédente COP à Glasgow, Alok Sharma.

Le président de la COP27 Sameh Shoukry lors de son discours d'ouverture. [Keystone/AP - Peter Dejong]
Le président de la COP27 Sameh Shoukry lors de son discours d'ouverture. [Keystone/AP - Peter Dejong]

Cette 27e conférence de l'ONU sur le climat (COP27) rassemble quelque 200 pays pour deux semaines, au chevet d'une planète frappée par les catastrophes: inondations historiques au Pakistan, canicules à répétition en Europe, ouragans, incendies, sécheresses.

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Pour une action "rapide et courageuse"

Le combat pour le climat est une "question de vie ou de mort, pour notre sécurité aujourd'hui et pour notre survie demain", a récemment averti le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. La COP27 "doit poser les fondations pour une action climatique plus rapide et plus courageuse, maintenant et pendant cette décennie qui décidera si le combat pour le climat est gagné ou perdu", a-t-il ajouté.

Les émissions de gaz à effet de serre doivent en effet baisser de 45% d'ici 2030 pour avoir une chance de limiter le réchauffement à 1,5 degré par rapport à l'ère pré-industrielle, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris.

Mais les engagements actuels des Etats, s'ils étaient enfin respectés, entraîneraient une hausse de 5 à 10%, mettant le monde sur une trajectoire au mieux de 2,4 degrés d'ici la fin du siècle. Avec les politiques menées actuellement, c'est un catastrophique +2,8 degrés qui se profile.

>> Les précisions sur place de Céline Fontannaz dans le 12h30 :

Ouverture en Egypte de la Conférence mondiale sur le climat COP27. [AFP - Joseph Eid]AFP - Joseph Eid
Ouverture de la COP27 en Egypte / Le 12h30 / 2 min. / le 6 novembre 2022

"Pas à la hauteur"

Ce n'est "pitoyablement pas à la hauteur", a fustigé Antonio Guterres, qui déplore que le climat ait été relégué au second plan par l'épidémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, les crises économique, énergétique et alimentaire.

"Il y a eu des moments périlleux auparavant", comme la sortie des Etats-Unis de l'accord de Paris sous la présidence de Donald Trump, note Alden Meyer, du centre de réflexion E3G. Mais "je n'ai jamais rien vu de tel", ajoute l'observateur de longue date des négociations sur le climat, décrivant une "tempête parfaite".

Dans ce contexte, malgré les engagements pris à la COP26, seuls une vingtaine de pays ont relevé leurs objectifs, et l'ONU ne voit "aucune piste crédible" pour tenir l'objectif de 1,5 degré.

>> Les précisions de François Gemenne, expert du GIEC, dans Forum :

La COP27 s'ouvre à Charm El-Cheikh, en Egypte: interview François Gemenne
La COP27 s'ouvre à Charm El-Cheikh, en Egypte: interview François Gemenne / Forum / 9 min. / le 6 novembre 2022

>> Lire aussi : La COP27, une aubaine pour une Egypte en plein marasme économique?

Avec Ignazio Cassis, sans Xi Jinping

Plus de 120 chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus lundi et mardi pour un sommet censé donner une impulsion à ces deux semaines de négociations. Le président de la Confédération Ignazio Cassis prononcera un discours lundi après-midi.

Mais le Chinois Xi Jinping sera absent, alors que l'Américain Joe Biden passera rapidement à la COP le 11 novembre. Alors que la coopération est cruciale entre les deux principaux émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre aux relations tendues, ils pourraient toutefois se rencontrer à Bali la semaine suivante en marge du G20.

Un G20 responsable de 80% des émissions mondiales mais dont les membres les plus riches sont accusés de ne pas assumer leurs responsabilités en matière d'ambition et d'aide aux pays en développement.

Une place pour les pays pauvres

Le ressentiment des pays les plus pauvres, pas responsables du réchauffement mais en première ligne de ses impacts, sera d'ailleurs au coeur de la COP27. La promesse des pays du Nord de porter à 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 leur aide aux pays du Sud pour réduire leurs émissions et se préparer aux impacts n'est toujours pas tenue.

La question du financement des dégâts inévitables déjà causés par le changement climatique va être abordée lors de la COP27, selon l'agenda adopté dimanche par consensus à l'ouverture de la conférence.

Le Sud réclame désormais un financement supplémentaire dédié aux "pertes et dommages" déjà subis. Mais les pays développés sont très réticents, et n'ont accepté l'an dernier que la création d'un "dialogue" sur la question, prévu jusqu'en 2024. Ils devraient toutefois concéder que le sujet soit officiellement à l'ordre du jour à Charm el-Cheikh et la question pourrait être ajoutée à l'agenda officiel dimanche.

On jugera du succès ou de l'échec de la COP27 sur un accord sur cette facilité de financement des pertes et dommages

Munir Akram, ambassadeur du Pakistan à l'ONU

"On jugera du succès ou de l'échec de la COP27 sur un accord sur cette facilité de financement des pertes et dommages", a prévenu l'ambassadeur du Pakistan à l'ONU Munir Akram, président du G77+Chine, qui représente plus de 130 pays émergents et pauvres.

Accord ou non sur un mécanisme spécial pour financer les "pertes et dommages" ou sur un nouvel objectif pour prendre la suite des 100 milliards à partir de 2025, les besoins de financement se comptent en "milliards de milliards", dit Michai Robertson, négociateur pour l'Alliance des petits Etats insulaires (Aosis), jugeant que ce sera impossible sans le secteur privé.

Les engagements du secteur privé seront aussi sous les projecteurs avec la publication du rapport du groupe d'experts de l'ONU chargé d'élaborer des normes pour évaluer les objectifs de neutralité carbone des entreprises, villes, régions ou investisseurs. Parce que "notre monde ne peut plus se permettre de greenwashing, de faux-semblants et de retardataires", a souligné Antonio Guterres.

>> Décryptage des enjeux avec Pascal Jeannerat dans le 19h30 :

Les explications de Pascal Jeannerat sur les espoirs suscités par la COP27
Les explications de Pascal Jeannerat sur les espoirs suscités par la COP27 / 19h30 / 1 min. / le 6 novembre 2022

jfe avec les agences

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Les ONG suisses exigent une transition écologique rapide et équitable

A l'ouverture de la Conférence de l'ONU sur le climat en Egypte, des ONG suisses exigent une transition plus rapide vers des énergies respectueuses de l'environnement. Elles veulent aussi des compensations financières de la Suisse vers des pays en développement.

Les organisations non gouvernementales WWF, Alliance Sud, l'Entraide protestante suisse (EPER) et Terre des hommes constatent dans des communiqués que le changement climatique progresse toujours plus rapidement. Ses conséquences sont particulièrement destructrices pour les habitants des pays du Sud.

La Suisse doit donc s'engager pour un tempo plus rapide en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L'EPER parle d'une "possible dernière chance de renverser la vapeur" et demande des compensations adéquates pour les dommages climatiques subis.

Selon les ONG, la réaction de la communauté mondiale à la crise climatique ne doit pas se limiter à des mesures écologiques. La transition doit être juste et socialement acceptable. Ce sont les habitants des régions les plus pauvres du monde qui en paient le plus lourd tribut. La Suisse devrait donc s'engager pour un soutien renforcé des pays du Sud dans les questions de financement et prendre en compte les besoins de ces pays sur un pied d'égalité.

Les pays industrialisés doivent enfin tenir leur promesse et débloquer 100 millions de dollars (à peu près l'équivalent en francs) par an pour atténuer les conséquences du changement climatique dans les pays en développement les plus touchés, revendiquent les ONG.