Les Etats-Unis face à des élections de mi-mandat particulières (bannière). [RTS]
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Les bureaux de vote ferment pour des élections cruciales pour l'administration Biden

- Alors que les sondages donnaient les républicains largement vainqueurs à la Chambre des représentants et gagnants au Sénat, les premiers résultats et estimations préliminaires des élections américaines de mi-mandat laissent penser que la "vague rouge" pourrait ne pas être aussi massive que prévu.

- Le camp républicain a remporté le siège convoité de sénateur dans l'Ohio, avec l'élection de J.D.Vance, tandis que le camp démocrate a ravi deux postes de gouverneurs aux républicains, dans le Maryland et le Massachusetts. Le parti du président américain Joe Biden est également parvenu à conserver le siège, menacé, de la gouverneure de l'Etat de New York.

- Les Etats-Unis votent mardi pour renouveler toute la Chambre des représentants (435 sièges) et un tiers du Sénat (35 sièges). Au niveau local, 36 Etats choisissent leur gouverneur, et 27 d'entre eux leur secrétaire d'Etat.

- L'enjeu des élections de mi-mandat est énorme pour la politique américaine, car elles redéfinissent les équilibres législatifs pour la deuxième moitié du mandat présidentiel. Les démocrates chercheront à conserver une majorité pour faire passer des lois, voter des budgets ou nommer des juges fédéraux. A contrario, si les républicains l'emportent, ils obtiendront un immense pouvoir de blocage.

- Les démocrates ont aujourd'hui une courte majorité au Congrès. A la Chambre des représentants, il y a 220 démocrates pour 212 républicains et trois postes vacants. Au Sénat, l'égalité est parfaite: 50 démocrates et 50 républicains. Les démocrates bénéficient toutefois de la voix décisive de la vice-présidente Kamala Harris.

- La RTS propose une émission spéciale de 7h30 à 8h30 sur RTS2 et RTS La Première, avec les derniers résultats et les premières analyses et décryptages.

Suivi assuré par Pierrik Jordan et France-Anne Landry

>> Les résultats en direct pour la Chambre des représentants:

>> Les résultats en direct pour le Sénat:

00h05

La suite des évènements

00h00

Les premiers bureaux de votes ferment

Les premiers bureaux de vote ont fermé à 18h00 (minuit en Suisse) au Kentucky et dans une grande partie de l'Etat de l'Indiana. Il faudra désormais attendre de longues heures, voire plusieurs jours par endroits, pour déterminer la couleur du prochain Congrès à Washington.

Un premier sondage de sortie des urnes confirme que l'avortement et l'inflation figuraient parmi les principales préoccupations de la population américaine lors de ce scrutin.

21h55

Trump et Kari Lake surfent sur des affabulations de fraudes électorales

Après que plusieurs dizaines de machines de vote électronique ont subi des dysfonctionnements mardi en Arizona, l'un des Etats clés des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, l'ancien président Donald Trump et ses partisans ont dénoncé des irrégularités électorales imputables aux démocrates.

"Voilà que ça recommence ? Le peuple ne laissera pas faire", a lancé Donald Trump dans un message diffusé sur sa plateforme Truth Social.

La candidate républicaine au poste de gouverneur de l'Etat, Kari Lake, qui reprend à son compte la théorie infondée de "l'élection volée" de 2020 martelée par Donald Trump, a diffusé une "alerte électeur" sur son compte Twitter.

Elle a par la suite déclaré n'avoir rencontré aucun problème en allant voter dans ce qu'elle a décrit comme une partie de la ville ancrée à gauche.

Des cas à Detroit, selon Trump

"Le vote par procuration à Detroit, ça ne va pas du tout. Les gens se présentent pour voter et s'entendent répondre: désolé, vous avez déjà voté", a aussi affirmé Donald Trump sur son réseau Truth Social.

"Cela se produit en grand nombre, et ailleurs. Contestez, contestez, contestez!", a martelé le milliardaire américain, qui n'a jamais reconnu sa défaite à la présidentielle de 2020.

21h15

Donald Trump a voté

Donald Trump, qui a soutenu avec vigueur un grand nombre de candidats républicains, mise sur leur succès pour se relancer dans la course à la présidentielle. Lors de son ultime meeting, il a promis de faire "une très grande annonce" le 15 novembre depuis sa résidence de Mar-a-Lago.

"Ce sera un jour très enthousiasmant pour beaucoup de gens", a-t-il promis en sortant d'un bureau de vote en Floride. En attendant, "je pense que nous allons passer une très bonne nuit", a ajouté l'ancien chef de l'Etat.

Donald et Melania Trump à la sortie du bureau de vote. [Keystone - EPA/Cirstobal Herrera]
Donald et Melania Trump à la sortie du bureau de vote. [Keystone - EPA/Cirstobal Herrera]

>> Lire aussi : Donald Trump promet une "très grande annonce" la semaine prochaine

20h40

Des élections aux enjeux nationaux et internationaux multiples

Si les républicains remportent la majorité dans l’une ou les deux chambres du Congrès, Joe Biden verra ses pouvoirs être limités pour les deux prochaines années. Les républicains pourraient aussi bloquer les enquêtes parlementaires contre Donald Trump et en lancer contre Joe Biden et sa famille, ainsi que son administration, notamment sur le retrait des troupes militaires en Afghanistan.

La campagne des midterms a pris des allures de deuxième manche du match de 2020 pour Donald Trump, qui a laissé entendre à ses partisans qu'il pourrait repartir en campagne pour la présidentielle de 2024.  Une victoire des républicains lors de ces élections de mi-mandat pourrait bien ouvrir la voie à un retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

"Cette élection n'est pas un référendum, c'est un choix. C'est un choix entre deux visions très différentes de l'Amérique. Nous savons viscéralement que notre démocratie est en danger et que c'est votre moment pour la défendre", a lancé Joe Biden.

>> L'éclairage du 19h30 :

Deux ans après sa victoire sur Donald Trump, le président des États-Unis Joe Biden risque gros lors des élections de mi-mandat
Deux ans après sa victoire sur Donald Trump, le président des États-Unis Joe Biden risque gros lors des élections de mi-mandat / 19h30 / 2 min. / le 8 novembre 2022

Enjeu international majeur

Un enjeu international majeur de ces élections est la question ukrainienne. Si les républicains ont le contrôle de la Chambre des représentants, ils pourront bloquer l'aide à l'Ukraine.

Jusqu'à présent, les républicains et les démocrates se sont plutôt entendus sur cette question, mais ce front uni commence à se lézarder. A la gauche des démocrates, certains deviennent critiques et des candidats trumpistes sont carrément hostiles à l'Ukraine.

La position officielle du leader des républicains à la Chambre des représentants Kevin McCarthy, c'est de dire qu'il n'y aura "plus de chèque en blanc pour l'Ukraine".

>> Voir aussi l'éclairage de Gaspard Kühn :

L’éclairage de Gaspard Kühn, correspondant aux États-Unis, sur le climat de peur qui règne entre démocrates et républicains
L’éclairage de Gaspard Kühn, correspondant aux États-Unis, sur le climat de peur qui règne entre démocrates et républicains / 19h30 / 1 min. / le 8 novembre 2022

20h15

En Arizona, des machines électorales rencontrent des problèmes techniques

Le vote est perturbé en Arizona par des problèmes techniques affectant certaines machines dans le comté le plus peuplé de l'Etat, ont annoncé les autorités locales, en assurant que cela n'empêche pas les électeurs de voter.

Dans le comté de Maricopa, qui comprend Phoenix, la capitale de l'Etat, "environ 20%" des 223 bureaux de vote rencontrent "un problème" avec les machines chargées de lire les bulletins, a expliqué sur Twitter le directeur de l'organe qui dirige cette région, Bill Gates - qui n'a rien à voir avec le cofondateur de Microsoft.

En cas de problème, une "solution alternative" est prévue, a-t-il insisté. Les électeurs peuvent déposer leurs bulletins dans une "boîte sécurisée", qui sera ensuite ouverte "plus tard dans la soirée" pour comptabiliser les votes avec des machines en bon état de marche. Ils peuvent aussi se rendre dans un autre bureau de vote.

Un comté qui attise le complotisme

C'est autour de ce comté de 4,5 millions d'habitants que s'est concentrée une grande partie des accusations - rejetées - de fraude électorale en 2020 dans cet Etat où Joe Biden était passé devant Donald Trump.

De nombreuses personnes rencontrées souscrivent à une thèse complotiste alimentée par un documentaire d'extrême droite, selon laquelle les urnes ont été bourrées en 2020. Sur Twitter, certaines vidéos montraient des files d'électeurs mécontents, mettant en doute la probité des volontaires en charge des opérations de vote.

Guetteurs armés

Avant le scrutin, des guetteurs, parfois armés, ont surveillé les urnes métalliques similaires à des boîtes aux lettres, où les électeurs pouvaient déposer leurs bulletins en avance en Arizona.

Les autorités locales de ce comté ont annoncé dès lundi avoir renforcé les mesures de sécurité en marge des élections de mi-mandat, promettant une "tolérance zéro" contre l'intimidation des électeurs.

18h50

Climat tendu en Géorgie et en Arizona pour les élections de mi-mandat

L'émission Forum de la RTS a pris le pouls des élections de mi-mandat dans deux Etats américains où les affrontements sont particulièrement acharnés, la Géorgie et l'Arizona.

La Géorgie, un Etat qui compte

La Géorgie est un Etat qui compte: il y a deux ans, il a fait basculer la majorité du Sénat. Sur place, à Atlanta, la capitale de l'Etat, des messages "allez voter" sont placardés un peu partout. Des banderoles sont même tirées par des avions dans le ciel. Nombre d'associations frappent aux portes et envoient des SMS à ceux qui n'ont pas encore voté.

Dans cet Etat, il y avait déjà le vote par anticipation, ouvert depuis deux semaines, et 2,5 millions d'habitants de la Géorgie ont déjà voté, soit un tiers de l'électorat. Mardi 8 novembre, c'est un flux constant d'électeurs et électrices que l'on peut observer dans les bureaux de vote. Les associations ont visiblement réussi à pousser les gens à aller voter suffisamment tôt, évitant les congestions des derniers scrutins.

Les "4 Fantastiques" de l''Arizona

A Scottsdale, dans la banlieue de Phoenix, la capitale de l'Arizona, les républicains organisent ce même mardi leur soirée électorale dans un lieu de villégiature, avec un golf et un petit lac. Du monde est attendu pour assister à ce meeting, parce que la course au Sénat et au poste de gouverneur est très serrée dans cet Etat.

Certaines raisons rendent l’Arizona particulièrement intéressant: c’est un peu le laboratoire du trumpisme. Les candidats républicains qui briguent les postes les plus importants, les "4 Fantastiques", comme ils s’appellent eux-mêmes, sont tous soutenus par Donald Trump et ils ont des positions radicales: ils ont "expulsé" les républicains traditionnels et ce sont tous des "deniers", c’est-à-dire qu’ils affirment que l’élection de Joe Biden était volée. Ils s’affichent avec des suprémacistes blancs ou des gens qui ont participé à l’attaque du Capitole et ils prétendent tous que le scrutin n’est pas transparent.

Par exemple, Kari Lake, pressentie pour remporter le poste de gouverneure de l'Etat, a de nombreux points communs avec Donald Turmp. Certains la voient d'ailleurs sur le même ticket que lui à la prochaine présidentielle. Ancienne journaliste vedette sur Fox News, elle insulte aujourd’hui volontiers les médias. Lundi, elle a assené que les journalistes qui couvraient son dernier meeting étaient des "bâtards", qui ne la laissent pas parler d'élection "volée".

Ambiance de défiance

Les accusations de fraude sont légitimées par ces discours, qui viennent notamment du camp républicain. Les réseaux sociaux en sont d'ailleurs bourrés au point que les autorités électorales ont anticipé et démonté les fake news habituelles qui devraient circuler pendant le décompte des votes.

Ces derniers jours, il y a même eu, dans le sud de l’Etat d'Arizona, des groupes armés qui intimidaient les électeurs autours des bureaux de vote. Des agents responsables du décompte préfèrent aujourd'hui mettre un gilet pare-balles pour rentrer chez eux.

Les autorités électorales de l'Etat ont aussi indiqué que certains bureaux de Phoenix avaient bien malencontreusement des problèmes avec les machines qui comptent les votes, un souci technique qui ne va pas aider à rétablir la confiance. C’est donc une élection très particulière, marquée par le complotisme et la violence.

>> Ecouter aussi le sujet de Forum :

Midterms: prise de température en Georgie et en Arizona
Midterms: prise de température en Georgie et en Arizona / Forum / 6 min. / le 8 novembre 2022

17h20

Les démocrates auraient rendu les villes "merdiques", selon Donald Trump Jr.

Le fils de Donald Trump, Donald Trump Jr., a appelé à arrêter de voter pour les démocrates sur Twitter. "La définition de la folie selon Einstein est de faire la même chose encore et encore et de s'attendre à un résultat différent", écrit-il, en se référant au grand physicien Albert Einstein, un socialiste convaincu.

"Si vous avez vu vos villes devenir merdiques, votre économie partir en vrille et la sécurité de vos familles être mise en danger à cause des politiques démocrates... ARRÊTEZ DE VOTER POUR EUX !", a-t-il ensuite développé.

17h00

Démocrates comme républicains exhortent les Américains à voter

Le président américain Joe Biden et son camarade de parti et ex-président des Etats-Unis Barack Obama ont exhorté les Américains à voter, dans une vidéo conjointe diffusée sur le compte Twitter de Joe Biden.

Lors de ces élections de mi-mandat, le président américain fait aussi campagne pour l'utilisation de la plateforme IWillVote.com, un site américain officiel qui propose de voter en ligne, à distance.

Les républicains aussi se mobilisent sur Twitter, où de nombreux membres du parti - "GOP" en anglais, pour "Grand Old Party" - ont eux aussi appelé les Américains à se rendre aux urnes.

Au coude-à-coude dans les sondages, les républicains et les démocrates vont tout faire pour mobiliser leurs troupes avant la fin du scrutin.

14h00

La présidence américaine joue son avenir politique

Alors que les Etats-Unis ont commencé à voter pour des élections de mi-mandat cruciales, le contrôle du Parlement est en jeu dans un pays divisé.

Une bonne performance est attendue du Parti républicain, ce qui rendrait l'agenda législatif des démocrates et du président Joe Biden beaucoup plus difficile à tenir.

>> Les explications de Laurent Burkhalter dans le 12h45 :

Les Américains sont appelés aux urnes pour des élections de mi-mandat cruciales
Les Américains sont appelés aux urnes pour des élections de mi-mandat cruciales / 12h45 / 2 min. / le 8 novembre 2022

>> Voir aussi les précisions de Gaspard Kühn, depuis un bureau de vote de Fairfax en Virginie :

Gaspard Kühn, correspondant à Fairfax en Virginie, explique les enjeux des "Midterms" pour la démocratie américaine
Gaspard Kühn, correspondant à Fairfax en Virginie, explique les enjeux des "Midterms" pour la démocratie américaine / 12h45 / 1 min. / le 8 novembre 2022

13h30

Port d'armes, IVG, accès au vote ou cannabis: les référendums en votation

Dans certains Etats, l'enjeu est ailleurs que dans les élections de mi-mandat, les Américains et Américaines votant aussi sur des référendums,sur le port d'armes ou l’avortement notamment.

Des électeurs et électrices sont appelés à voter pour inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution de leur Etat, comme en Californie, dans le Vermont ou le Michigan.

D’autres Etats votent pour ne plus protéger ce droit. Dans le Montana, le peuple doit décider si un fœtus sera considéré comme une personne "quel que soit son stade de développement", et devra recevoir des soins pour être sauvé y compris "après une tentative d'avortement", une mesure très critiquée par le monde médical...

Concernant le port d’arme, certains Etats comme l’Iowa veulent inscrire ce droit dans leur Constitution, alors que d’autres appellent au contraire à le limiter.

>> Les précisions d'Isabelle Cornaz dans le 12h30 :

Votations de mi-mandat aux États-Unis en 2022. [EPA/keystone - Etienne Laurent]EPA/keystone - Etienne Laurent
Les sujets clés des élections de mi-mandat aux États-Unis / Le 12h30 / 1 min. / le 8 novembre 2022

Autre thématique importante, l’accès au vote et les modalités d’élections: certains Etats appellent à les changer. L’Arizona veut ainsi durcir les conditions d’identification pour voter et compliquer le vote par correspondance. Les démocrates dénoncent une mesure qui pourraient dissuader certaines minorités de participer au scrutin, des minorités qui penchent plutôt à gauche.

Enfin, il y aura aussi des référendums pour limiter les référendums. Certains sujet clés brillent par leur absence, à l'instar du climat. Seules certaines mesures sont soumises au vote. La Californie par exemple propose de taxer les plus riches pour financer la transition vers les véhicules électriques.

La légalisation du cannabis à usage récréatif est également un sujet qui a le vent en poupe. Dix-neuf Etats ont déjà fait le pas, cinq autres se prononceront ce mardi, y compris des Etats convservateurs.

Enfin la question de l’esclavage s’invite dans le débat, un siècle et demi après son abolition. Cinq Etats voteront pour interdire le travail forcé des prisonniers, la servitude imposée en punition de crimes ou pour le paiement de dettes et d'amendes.

13h00

Volodymyr Zelensky appelle les Américains à une "unité inébranlable"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté les Américains à "maintenir une unité inébranlable" jusqu'au "rétablissement de la paix" en Ukraine, alors que se tiennent mardi des élections de mi-mandat cruciales aux Etats-Unis dont les résultats pourraient affecter le soutien de Washington à Kiev.

"Je vous demande de maintenir une unité inébranlable, comme c'est le cas maintenant, (et ce) jusqu'au jour même où nous entendrons tous ces mots importants dont nous avons rêvé, jusqu'à ce que nous entendions que la paix a finalement été rétablie", a-t-il lancé dans une allocution en visioconférence depuis Kiev où il recevait la "Médaille de la Liberté" américaine.

12h45

Un scrutin sous haute tension

Une poignée d'Etats, très surveillés, pourraient faire perdre aux démocrates leur majorité au Congrès. Parmi eux, l'Arizona, où la tension autour de ce scrutin est extrême.

Autour de certains points de vote, des groupes d'extrême droite, armés, masqués, patrouillent et intimident les électeurs, au point qu'un juge fédéral a imposé un périmètre de sécurité autour des fameuses "dropbox", ces urnes, placées dans la rue pour déposer les bulletins.

Même légale, la présence de personnes armées est extrêmement grave, selon le politologue Francisco Pedraza: "le fait d'utiliser des uniformes militaires et des mitraillettes, ça nous renvoie à des périodes de l'histoire où les armes étaient utilisées pour empêcher les gens de voter".

Des groupes galvanisés par des affirmations d'élections non transparentes

Ces groupes sont galvanisés par tous ceux, y compris les candidats de haut rang, qui affirment que les élections ne sont pas transparentes.

Le responsable du processus électoral dans le comté de Maricopa, le républicain Bill Gates, lors d'une conférence de presse. [Keystone/AP Photo - Nathan Ellgren]
Le responsable du processus électoral dans le comté de Maricopa, le républicain Bill Gates, lors d'une conférence de presse. [Keystone/AP Photo - Nathan Ellgren]

En Arizona, une personne sur deux pense la même chose. Ces théories vont si loin que lundi après-midi les autorité du comté de Maricopa, qui englobe notamment Phoenix, ont tenu une conférence de presse, pour tenter de démonter, en amont, les fake news et arguments de ceux qui contesteront les résultats.

"Si certains essaient d'intimider les autorités au moment des résultats, ce ne sera pas possible", a expliqué le responsable du processus électoral, le républicain Bill Gates. "Si un candidat ne reconnaît pas les résultats, c'est la chose la plus égoïste qu'il puisse faire. Ils doivent les reconnaître, et soit prendre leur fonction, ou rentrer chez eux."

Le cocktail complotisme et armes longues fait craindre à beaucoup une explosion de violence à l'issue des élections.

>> Les précisions d'Anouk Henry depuis Phoenix :

Un électeur dépose son vote dans une urne de rue à Phoenix en Arizona. [Keystone/AP Photo - Matt York]Keystone/AP Photo - Matt York
Les Américains se rendent aux urnes pour renouveler leurs représentants / Le 12h30 / 2 min. / le 8 novembre 2022

12h00

Les premiers bureaux de vote ont ouvert

Les Américains ont commencé à se rendre aux urnes mardi pour des élections de mi-mandat cruciales qui pourraient donner une majorité parlementaire aux républicains, limiter les pouvoirs du président démocrate Joe Biden pour les deux années à venir et ouvrir la voie à un retour de Donald Trump.

Les premiers bureaux de vote ont ouvert à 06h00 locales sur la côte est (12h en Suisse), en ce premier mardi suivant le premier lundi de novembre, selon la tradition pour les élections nationales aux Etats-Unis.

11h00

Les démocrates pourraient-ils perdre l'Etat de New York face aux républicains?

Et si New York donnait un coup de barre à droite? Peu de gens imaginaient avant les élections américaines de mardi que la ville et l'Etat, considérés comme des bastions progressistes de gauche, puissent échapper au contrôle des démocrates au profit des républicains conservateurs. Les derniers sondages rendent pourtant cette éventualité crédible.

Depuis le mois d'octobre, en pleine flambée des prix et face à une poussée du sentiment d'insécurité dans la plus grande ville des Etats-Unis et le quatrième Etat du pays, la course entre l'opposition de droite et la majorité de centre gauche s'est resserrée.

Le président américain Joe Biden assiste à un rassemblement de campagne pour la gouverneure démocrate sortante Kathy Hochul et d'autres démocrates de New York à Yonkers, New York, États-Unis, le 6 novembre 2022. [Kevin Lamarque]
Le président américain Joe Biden assiste à un rassemblement de campagne pour la gouverneure démocrate sortante Kathy Hochul et d'autres démocrates de New York à Yonkers, New York, États-Unis, le 6 novembre 2022. [Kevin Lamarque]

Des sondages évoquent désormais un coude-à-coude, voire une défaite sur le fil de la gouverneure démocrate centriste Kathy Hochul, au profit du républicain Lee Zeldin, soutenu par Donald Trump.

L'Etat de New York, 20 millions d'habitants, renverra 26 représentants à la Chambre, dont 19 sortants sont démocrates, mais les républicains pourraient décrocher neuf sièges, selon le New York Times et le site ballotpedia.org.

>> Plus d'informations ici : Les démocrates pourraient-ils perdre l'Etat de New York face aux républicains?

10h30

"Très grande annonce" promise par Donald Trump pour la semaine prochaine

Donald Trump, qui flirte avec une nouvelle candidature à la Maison Blanche, a promis lundi soir une "très grande annonce" pour la semaine prochaine. Ce alors que les Américains s'apprêtent à voter mardi pour des élections de mi-mandat cruciales.

Jusqu'au dernier moment, Donald Trump avait fait planer le doute sur une possible candidature annoncée dès lundi soir. Mais il a assuré ne pas vouloir voler la vedette aux candidats qu'il a adoubés.

>> Plus d'informations ici : Donald Trump promet une "très grande annonce" la semaine prochaine

Face à une marée de casquettes rouges, l'ex-président de 76 ans a dépeint lundi soir un tableau extrêmement sombre de l'Amérique sous Joe Biden. Un pays où la flambée des prix "étrangle les ménages", où la "criminalité violente est hors de contrôle" et où l'extrême gauche "endoctrine nos enfants".

"Il n'y a qu'une solution pour mettre fin à cette folie", a plaidé le milliardaire américain. "Si vous voulez mettre fin à la destruction de notre pays et sauver le rêve américain, vous devez voter républicain demain", a-t-il assuré.

Donald Trump va faire une "très grande annonce" [RTS]
Donald Trump va faire une "très grande annonce" / L'actu en vidéo / 56 sec. / le 8 novembre 2022

10h00

La moindre voix compte en Arizona, où le vote latino pourrait favoriser les démocrates

En Arizona, la course est tellement serrée que les partis font tout pour obtenir les derniers votes. Les électeurs d’origine latino-américaine représentent un tiers de l’électorat en Arizona, où la bataille pour les élections de mi-mandat est très serrée. Les candidats de tout bord cherchent à attirer ces voix.

>> Ecouter le reportage d'Anouk Henry dans La Matinale, depuis la section locale des démocrates de la ville de Sedona :

En Arizona, le vote de la communauté latino pourrait faire pencher la balance côté démocrate dans une course extrêmement serrée. [AP/Keystone - Ross D. Franklin]AP/Keystone - Ross D. Franklin
Midterms. En Arizona, la course est tellement serrée que les partis font tout pour obtenir les derniers votes / La Matinale / 1 min. / le 8 novembre 2022

Pourtant, selon un récent sondage publiée par l’Université d’Etat d’Arizona, les latinos restent majoritairement sensibles aux thèmes portés par les démocrates.

"En général, que l’on soit latino ou pas, la principale préoccupation est l’économie, et les questions qui y sont liées, comme l’inflation, le coût de la vie, les salaires. C’est l’inquiétude numéro une", indique Francisco Pedraza, associé au Centre de recherche sur les politiques latino et américaines, qui a conduit cette étude.

>> Ecouter l'interview de Francisco Perdraza dans La Matinale :

Un électeur dépose son enveloppe de vote dans une boîte officielle dans le comté de Maricopa à Phoenix en Arizona. [Keystone/EPA - Etienne Laurent]Keystone/EPA - Etienne Laurent
Le vote crucial de la communauté latino en Arizona: interview de Francisco Pedraza / La Matinale / 1 min. / le 8 novembre 2022

Mais les préoccupations suivantes sont différentes selon l’origine, explique le chercheur. "Par exemple, parmi les Blancs non hispaniques, la deuxième préoccupation, c’est l’immigration. Mais les latinos, eux, nous disent que les autres sujets importants après l’économie sont l’avortement, le contrôle des armes et les tueries de masse."

>> Ecouter aussi le reportage d'Anouk Henry dans la Matinale sur la tournée des candidats trumpistes :

Une publicité pour Kari Lake, candidate républicaine au poste de gouverneur d'Arizona. [RTS - Anouk Henry]RTS - Anouk Henry
Midterms: En Arizona, les candidats trumpistes font campagne en niant la transparence du scrutin / La Matinale / 2 min. / le 7 novembre 2022

09h30

Des pressions qui mettent à mal le système électoral américain

La journée d'élections de mi-mandat représentera aussi un test pour un système électoral américain fragilisé par les accusations de fraude de la part de candidats républicains.

Après la défaite de Donald Trump dans les urnes en 2020, le mythe d’une élection volée continue d’animer une bonne partie du camp républicain, avec des centaines de candidats du "Grand Old Party" affirmant haut et fort - et sans preuve - que Donald Trump a vraiment gagné l’élection, mais qu’une fraude massive a été opérée.

Cela alimente un climat de défiance envers le personnel même des services chargés d’organiser le scrutin, une situation inédite où les administrateurs reçoivent régulièrement des menaces.

>> Ecouter le sujet de Jordan Davis dans La Matinale :

Un employé d'un bureau de vote examine les bulletins (image d'archives des élections de mi-mandat de 2018). [Keystone - Wilfredo Lee]Keystone - Wilfredo Lee
Le scrutin de mi-mandat, un véritable test pour le système électoral américain / La Matinale / 2 min. / le 8 novembre 2022

En Géorgie, tout le personnel dans les locaux de vote a été formé pour désamorcer des situations tendues. Pour Helen Butler, activiste de longue date des droits civiques et de l’accès au vote, ces pressions sont une menace pour la démocratie.

"Ce ne sont pas des extraterrestres malveillants qui travaillent. Ce sont nos voisins, nos amis, et ils appliquent les lois. Je salue les responsables des élections, le personnel des bureaux de vote, qui travaillent malgré les accusations de fraude. Ceux qui répandent ces rumeurs devraient avoir honte", fustige-t-elle.

Ces pressions ont généré une vague de démissions dans les services électoraux cette année. Pour beaucoup d’observateurs, il y a une perte de savoir-faire, et de petites erreurs qui se multiplient. Par exemple, dans la banlieue d’Atlanta, l’administration électorale du comté de Cobb a manifestement oublié d’envoyer quelques milliers de bulletins par correspondance, alors que l'élection sénatoriale se joue au coude à coude en Géorgie. Tout comme au niveau national, chaque vote compte, et cette élection est un vrai stress-test pour les processus démocratiques.

09h00

Les réseaux sociaux particulièrement scrutés

Les experts en désinformation appelaient à la "prudence" sur Twitter ce week-end, alors que le nouveau patron de l'influent réseau social vient de licencier la moitié de son personnel.

"Il va falloir être très prudent sur cette plateforme dans les jours qui viennent... Sur ce que vous retweetez, à quel compte vous vous abonnez et par rapport à votre propre perception de ce qui se passe", a par exemple averti Kate Starbird, une chercheuse en désinformation de l'université de Washington.

La professeure estime qu'il existe un risque accru que des personnes malveillantes se fassent passer pour d'autres, mènent des "campagnes coordonnées de désinformation" ou encore répandent des canulars suffisamment bien conçus pour être partagés par d'autres utilisateurs peu attentifs.

>> Lire aussi : "Twitter est pour Elon Musk une solution technologique clé en main pour développer son X app"

Et comme lors des précédentes élections, la menace de l'ingérence russe s'invite à nouveau dans ce scrutin. L'oligarque russe Evgueni Prigojine, propriétaire du groupe de mercenaires Wagner, a admis lundi des "ingérences" passées et présentes dans les élections américaines.

"Nous nous sommes ingérés, nous le faisons et nous allons continuer de le faire. Avec précaution, précision, de façon chirurgicale, d'une manière qui nous est propre", a déclaré Evgueni Prigojine, cité dans une publication sur les réseaux sociaux de son entreprise, Concord.

>> Plus d'informations ici : Le Russe Evgueni Prigojine admet des "ingérences" dans les élections américaines

08h30

Quel impact sur la guerre en Ukraine?

En mai dernier, environ un tiers des députés républicains avaient voté contre l'enveloppe de 40 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, dans le cadre de l'invasion russe. Si le parti venait à récupérer la majorité à la Chambre, cela pourrait avoir une conséquence plus ou moins directe sur le conflit et perturber un bloc occidental à la recherche d'unité face à la Russie.

D'autant que, dans un contexte de forte inflation et de débats de société brûlants, l'opinion publique américaine ne se sent pas vraiment concernée par la guerre en Ukraine.

08h00

Les résultats arriveront au compte-gouttes

En raison du processus électoral très décentralisé et des différents fuseaux horaires qui ont cours aux Etats-Unis, les horaires d’ouverture des bureaux de vote varient d'un Etat à l'autre. Les heures de fermetures des urnes s'étaleront donc de minuit à 6h du matin, heures suisses.

Par ailleurs, certains Etats permettent aux assesseurs de commencer le dépouillage des votes par correspondance plusieurs jours à l’avance, d’autres imposent d’attendre le jour du scrutin, ce qui retarde le décompte. À noter que le vote par anticipation est en perpétuelle augmentation aux Etats-Unis: lundi, plus de 40 millions d'électeurs et électrices avaient déjà arrêté leurs choix.

Les résultats publiés durant la nuit seront donc inégaux, parfois quasi-définitifs, parfois incomplets et basés sur des projections ou des sondages de sortie des urnes. Ils resteront sujet à modification jusqu'à la fin des décomptes.

7h30

Des acquis questionnés et des institutions en plein doute

Dans plusieurs Etats, les récentes décisions de la Cour suprême contre le droit des femmes sont au coeur de la campagne. Le Michigan a notamment choisi de fixer le vote d'un référendum sur le droit à l'avortement au même moment que ces élections de mi-mandat.

>> Lire : Ce qu'il faut savoir des élections américaines de mi-mandat le 8 novembre

Mais dans beaucoup d'autres, ce sont le fonctionnement et les institutions de la démocratie américaine elle-même qui sont au coeur des débats, et des inquiétudes. En Arizona, par exemple, le résultat de l'élection du secrétaire d'Etat - chargé notamment de compter et certifier les votes lors des élections présidentielles - se tiendra dans un contexte où les têtes d'affiche républicaines restent largement tenante de la théorie complotiste selon laquelle l'élection présidentielle de 2020 aurait été "volée" à Donald Trump.

Dans l'Etat du Wisconsin, c'est le phénomène de "gerrymandering", soit le fait de redécouper la carte des circonscriptions électorales au profit d'un parti, qui fait débat, tandis qu'en Iowa, c'est un débat sur l'âge des élues et des élus qui fait rage et qui dessine un clivage générationnel, alors que le Congrès des Etats-Unis, avec un âge moyen de 59 ans, n'a jamais été aussi âgé.

>> Pour aller plus loin sur ces enjeux, voir la série de reportages réalisées par Jordan Davis et Cédric Guigon : Les "midterms", des élections cruciales pour la démocratie américaine

07h00

Une majorité démocrate en danger

Actuellement, les démocrates détiennent une courte majorité au Congrès. A la Chambre des représentants, il y a 220 démocrates pour 212 républicains et trois sièges vacants. Au Sénat, l'égalité est parfaite: 50 démocrates et 50 républicains. Une situation au profit des démocrates, puisqu'en cas d'égalité lors d'un vote, c'est la voix de la vice-présidente Kamala Harris qui fait pencher la balance.

De manière quasi-systématique dans l'histoire des Etats-Unis, les "midterms" se sont transformées en vote sanction pour le parti au pouvoir. Mais elles interviennent cette année dans un contexte particulier sur le plan économique, géopolitique et institutionnel.

>> Lire également : Joe Biden et Barack Obama exhortent à voter pour la démocratie lors des "midterms"

La situation économique - une inflation qui dépasse 8% depuis un an - devrait bénéficier aux républicains, qui ont placé la lutte contre la hausse des prix et le chômage au centre de leur campagne. Tout comme l'impopularité du président Joe Biden, rendu responsable de la flambée des prix.

Selon eux, le plan de sauvetage de l’économie lancé par le président démocrate contribue à précariser les ménages. Leur solution: réduire les impôts et les taxes pour stimuler la consommation.

>> L'éclairage de Cédric Guigon sur les enjeux économiques :

Midterms: l'enjeu démocratique. [AP Photo/Keystone - Nicole Neri, File]AP Photo/Keystone - Nicole Neri, File
Le pouvoir d’achat va peser sur le vote des Américains lors des midterms / La Matinale / 4 min. / le 7 novembre 2022

À l'inverse, les questions socioculturelles, en particulier celle du droit à l'avortement, mobilisent particulièrement le camp démocrate, par opposition à une Cour suprême à majorité ultra-conservatrice. Les progressistes ne se privent pas de rappeler régulièrement les positions des candidats républicains sur ce sujet.

>> Lire à ce sujet : L'avortement, le dossier qui fragilise les républicains lors des "Midterms"

L'autre point de discorde au sein du camp républicain concerne la figure de Donald Trump, encore très présente et clivante. Si bien que, si la plupart des sondages et des observateurs donnent les républicains largement gagnants, le résultat final pourrait réserver certaines surprises en fonction des Etats.

>> Écouter aussi les explications du Point J :

LPJ [EPA/KEYSTONE - MIKE NELSON]EPA/KEYSTONE - MIKE NELSON
Etats-Unis : c’est quoi les élections des midterms? / Le Point J / 11 min. / le 7 novembre 2022