Modifié

Premières troupes kenyanes déployées pour pacifier l'est de la RDC

Le contingent kenyan à son arrivée sur le tarmac de Goma. [AFP - Alexis Huguet]
Premières troupes kenyanes déployées pour pacifier l'est de la RDC / Le Journal horaire / 24 sec. / le 12 novembre 2022
Les premiers soldats kényans sont arrivés samedi à Goma dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre d'une force régionale est-africaine pour pacifier cette région troublée, alors que les initiatives diplomatiques se poursuivent.

Ce déploiement intervient au moment où de violents combats opposent au nord de Goma les troupes congolaises aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), une ancienne rébellion tutsi qui a repris les armes fin 2021.

Vendredi, l'artillerie congolaise a frappé des positions de la rébellion, trois jours après des frappes menées par des avions Sukhoï-25 et des hélicoptères de combat Mi-24.

Et samedi, deux avions transportant environ une centaine de militaires kényans ont atterri à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, où ils ont été accueillis par des dignitaires locaux, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Opérations offensives" pour aider à désarmer les milices

Un responsable kényan, le lieutenant-colonel Obiero, a déclaré aux journalistes que leur mission était de "mener des opérations offensives" aux côtés des forces congolaises et d'aider à désarmer les milices.

Il a également précisé que le contingent kényan travaillerait aux côtés des organisations humanitaires. Le Programme alimentaire mondial (PAM) avait déploré vendredi le pillage de cantines scolaires qu'il soutient dans des écoles de Rutshuru-centre et Kiwanja, deux localités au nord de Goma et sous contrôle rebelle.

Le parlement kényan avait approuvé mercredi le déploiement de 900 soldats dans le cadre de cette force est-africaine pour stabiliser l'est la RDC, en proie depuis près de trois décennies aux attaques de groupes armés.

>> Ecouter aussi Tout un Monde :

Des casques bleus de la MONUSCO en patrouille dans la région du Nord-Kivu au Congo RDC. [Reuters - Djaffar Sabiti]Reuters - Djaffar Sabiti
Les casques bleus de la MONUSCO impuissants face aux rebelles du M23 au Congo RDC / Tout un monde / 7 min. / le 10 novembre 2022

Une force est-africaine

En juin à Nairobi, les dirigeants des sept Etats membres de la Communauté de l'Afrique de l'Est (Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Soudan du Sud, Ouganda et RDC) avaient annoncé officiellement la création de cette force, placée sous commandement militaire du Kenya.

Ces nouvelles violences ont provoqué un regain de tension entre la RDC et le Rwanda, accusé par Kinshasa depuis le début de l'année de soutien actif à cette rébellion.

Un rapport confidentiel de l'ONU consulté en août par l'AFP pointait une implication du Rwanda auprès du M23 et des dirigeants américains ont également évoqué l'aide des Forces de défense rwandaises au M23.

Mais le Rwanda dément et accuse en retour la RDC - qui nie elle aussi - de collusion avec les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), un mouvement de rebelles hutu rwandais, dont certains impliqués dans le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

Offensive depuis fin octobre

Les rebelles du M23 ont repris l'offensive le 20 octobre. Il y a exactement dix ans, en novembre-décembre 2012, ils avaient occupé Goma pendant une dizaine de jours, avant d'être vaincus l'année suivante par les forces armées congolaises et les Casques bleus, après 18 mois de guérilla.

Plusieurs initiatives diplomatiques sont en cours pour tenter de faire baisser les tensions.

L'une d'elles est conduite par le chef de l'Etat angolais, João Lourenço, qui préside la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).

Il a rencontré vendredi au Rwanda son homologue Paul Kagame. Et est attendu samedi à Kinshasa pour y rencontrer le président de RDC Félix Tshisekedi.

L'ancien président kényan Uhuru Kenyatta, facilitateur désigné par la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est, est quant à lui attendu à Kinshasa dimanche pour "une visite de travail de 48 heures".

afp/ebz

Publié Modifié