Les autorités ont aussi annoncé vendredi que les compagnies aériennes ne seraient plus sanctionnées pour avoir fait entrer des passagers contaminés par le Covid-19 sur le territoire chinois.
L'assouplissement des restrictions, qui intervient un jour après que le président Xi Jinping a présidé le nouveau Comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois, a été salué par les marchés, même si de nombreux experts ont averti que les mesures sont progressives et que la levée complète du protocole sanitaire est probablement encore loin.
Les personnes ayant été en contact étroit avec une personne infectée ne seront plus soumises qu'à une quarantaine de cinq jours dans un centre dédié, puis trois jours supplémentaires à leur domicile. Elles devaient auparavant rester sept jours dans un centre et trois jours supplémentaires chez elles. Les délais de quarantaine imposés aux voyageurs entrant en Chine ont été pareillement réduits.
Pékin cessera également d'essayer d'identifier les contacts "secondaires", tout en continuant à identifier les proches, et révisera son échelle de risques en "élevé" et "faible", éliminant la catégorie "moyen", dans le but de minimiser le nombre de personnes soumises aux mesures de contrôle.
Pas un "relâchement", mais une "adaptation"
"Optimiser et ajuster les mesures de prévention et de contrôle n'est pas un relâchement de la prévention et du contrôle, encore moins une ouverture et une 'mise à plat', mais une adaptation à la nouvelle situation de la prévention et du contrôle des épidémies et aux nouvelles caractéristiques de la mutation du COVID-19", a déclaré la Commission nationale de la santé (CNS).
Interrogée dans La Matinale, Mary-Françoise Renard, professeure à l’Université de Clermont Auvergne, souligne toutefois que "l'on va un peu vite en annonçant la fin de la politique 'zéro Covid'". Cette politique a "probablement évité beaucoup de morts en Chine", car le système de santé chinois ne peut pas absorber une pandémie. Mais la population est "absolument lassée de cette politique mise en place de façon très autoritaire" et ces mesures pèsent sur l'économie. Avec ces premiers allègements, le gouvernement veut "limiter la volatilité de l'économie". Mais "c'est toute de même une voie ouverte vers l'assouplissement de cette politique qui coûte cher socialement et économiquement", résume Mary-Françoise Renard.
Le yuan chinois évolue à son plus haut niveau depuis sept semaines après l'annonce et l'indice de référence CSI 300 a grimpé de 2,8%, tandis que le Hang Seng de Hong Kong a bondi de plus de 7%, sa plus forte hausse quotidienne depuis mars.
Les mesures rigoureuses prises par la Chine ont pesé sur la deuxième économie mondiale, entraînant des perturbations de l'activité industrielle et de la vie quotidienne avec des fermetures, des quarantaines, des tests fréquents et des interruptions de voyage.
L'assouplissement des restrictions intervient alors même que le nombre de cas en Chine atteint son plus haut niveau depuis avril, avec Pékin et Zhengzhou, dans le centre du pays, enregistrant des chiffres record de nouvelles contaminations, et que de nombreuses villes ont élargi les mesures de confinement.
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reuters/cab